BABY : Isabelle Carré et Bruno Solo réunis au Théâtre de l'Atelier

Eté 1989, en Louisiane. Sous une température caniculaire, Wanda (Isabelle Carré) et Al (Vincent Deniard) reçoivent, dans leur caravane miteuse, une riche californienne. Pour pouvoir éponger leurs dettes, ces amoureux transis, paumés, fauchés et déjà parents de quatre enfants, ont décidé de vendre leur futur nouveau-né… Un mois auparavant, l'annonce, dans le journal, de Rachel (Camille Japy) et Richard (Bruno Solo), a retenu leur attention : "Enceinte ? Couple marié, épanoui, cultivé et très à l'aise financièrement veut offrir à un enfant blanc, en parfaite santé, une vie heureuse. Différentes formes d'aides envisageables. Appeler en PCV."

Autour de cette transaction ambiguë et complexe, deux styles de vie, deux milieux sociaux, deux conceptions de la parentalité – aux antipodes - se télescopent. Sans jugement, sans mélo, sans pathos, la pièce dévoile des caractères et des réflexions parfois extrêmes, notamment pendant la seconde partie du spectacle, avec le conflit musclé opposant Al, Richard et son avocat véreux (incarné par Cyril Couton). L'adaptation de Camille Japy, la mise en scène excellente d'Hélène Vincent (inoubliable Marielle Le Quesnoy, dans le film culte d'Étienne Chatiliez, La vie est un long fleuve tranquille, en 1988) et le jeu des comédiens, tout est cohérent, tout est parfait.

Une mention spéciale pour Isabelle Carré, toujours aussi bluffante et surprenante sur les planches, qui réalise ici une prestation extraordinaire et subtile, tout en sensibilité. La sublime comédienne, récemment à l'affiche du même Théâtre de l'Atelier, dans De l'influence des rayons gamma sur le comportement des marguerites (une pièce de Paul Zindel, qu'elle mettait également en scène) a sorti, en février, son premier roman, autobiographique, Les Rêveurs.

BABY

• Où ? Au Théâtre de l'Atelier – 1 Place Charles Dullin à Paris (18ème arrondissement)
• Quand ? A partir du 19 janvier
• Combien ? : Dès 20.1€

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