Møme : "Je fais de l'électro mais je suis musicien avant tout"

Quelques notes de Møme suffisent à embarquer illico le public vers une contrée ensoleillée. L'Australie plus précisément, pays qui a influencé le premier album de l'artiste. Nous l'avons rencontré ce jeudi 6 juillet, quelques heures avant son set au Fnac Live.

Møme : "Je fais de l'électro mais je suis musicien avant tout"
© Fnac Live

La musique de Møme est à son image : ensoleillée, aérienne et pleine d'influences. Il faut dire que l'artiste s'est offert un road trip en Australie pour se nourrir des sonorités locales et élaborer son premier opus Panorama. A la fois DJ et musicien - l'artiste conjugue d'ailleurs les deux sur scène -, Møme a réussi à s'imposer comme l'un des artistes les plus prometteurs de sa génération. Ce jeudi 6 juin, il a ouvert le Fnac Live 2017, aux côtés de Benjamin Biolay, Polo & Pan, Fishbach ou encore Julien Clerc.

Quelques heures avant son set, c'est dans les loges que nous le retrouvons. Derrière Møme - l'artiste passionné et multi-instrumentiste - se cache Jérémy Souillart, niçois "assez timide" dixit l'intéressé, de 27 ans. Au fil de l'interview, Jérémy Souillart se détend jusqu'à ce que ses yeux pétillent en parlant de musique et son projet Møme. Confidences.

Journal des Femmes : En quoi le festival Fnac Live est-il différent des autres ?
Møme : Ce festival est intéressant car c'est un événement un peu cross-over et ouvert à tout public. Ce soir, il y a quand même Benjamin Biolay, Calypso Rose, Fishbach et moi. On a tous des univers différents et c'est ça que j'aime. On peut écouter tout type de musique et faire des rencontres inattendues aussi.

Derrière Møme, se cache Jérémy Souillart, 27 ans. Comment est né ce projet ?
Je suis un musicien-producteur et j'ai commencé la musique à 5 ans, en faisant du piano puis en m'essayant à d'autres instruments. J'ai rapidement découvert la musique électronique avec les synthés. Møme existe depuis 3 ans environ. L'idée était de faire de la musique électronique en live pour faire danser les gens, tout en jouant d'un instrument car je suis musicien avant tout. Le fait de mixer les deux en live est devenu ma marque de fabric'.

C'est important de conjuguer cette casquette de DJ et celle de musicien justement ?
Il y a quelques années, il existait un clivage entre l'électro et la musique avec instruments. Aujourd'hui, l'électronique est présent partout donc je voulais que cela se ressente en live. Ce qui me plaît dans l'électronique, c'est qu'on peut apporter des textures différentes, des sonorités qu'on n'a jamais entendues, souvent par accident sonore d'ailleurs. En ce moment, le funk revient à la mode mais je n'aime pas refaire la même chose que tout le monde. Souvent, quand je compose, je mélange plein d'instruments différents et ça donne quelque chose qui n'existe pas en terme de son, et c'est ça qui m'intéresse.

Vous parliez du funk. Qu'est-ce qui vous inspire ?
En ce moment, j'écoute pas mal de choses. En général, c'est beaucoup d'électronique qui se mélange à des genres, comme l'électro-jazz, l'électro-rock etc. Je fais un travail de producteur et un peu d'éditeur. Je vais toujours chercher les gens avec lesquels je travaille et ce sont souvent des groupes indés peu connus, encore au début de leur création. C'est d'ailleurs pour ça que je suis parti en Australie pour mon premier album.

Pourquoi l'Australie ?
J'écoutais beaucoup de musique de groupes australiens découverts via Soundcloud. On s'est échangé des projets au fil du temps, c'était l'occasion de partir sur place. J'avais aussi en tête l'idée d'un album-concept, de créer de la musique sur la route et c'est ce qui s'est passé.

Vous avez d'ailleurs aménagé un studio dans un van...
C'est ça ! J'ai rencontré tous les artistes avec qui j'avais un peu parlé avant, et d'autres directement sur place. 

Votre premier album s'appelle Panorama. Pourquoi ce nom ?
Trouver un nom d'album est très compliqué. Je voulais quelque chose qui sonne aussi bien en français qu'en anglais vu que ma musique a des influences anglo-saxonnes, et un nom que tout le monde pouvait comprendre. Panorama, c'est un résumé de tout ce que j'ai vu en Australie : tous les paysages, les rencontres faites... C'est un mot universel. C'était évident.

"Ça me touche de voir des couples
se former sur ma musique"

Quelle est votre mélodie du bonheur ?
Ma passion, l'amour.

Est-ce qu'il vous arrive de jouer du pipeau ?
Non. 

Qu'est-ce que vous menez à la baguette ?
Tout ce qui concerne mon projet. J'aime être concerné par tous les aspects, qu'ils soient logistiques ou musicaux. Dans la musique, tout me plaît : le côté créatif mais aussi toute l'industrie derrière. Il y a plein de choses intéressantes et le fait de connaître cet univers me passionne.

Qu'est-ce qui vous met des trémolos dans la voix ?
A peu près tout, je suis un grand timide... Ça peut être un public touchant, une personne qui me touche via sa musique... C'est déjà arrivé que des couples se forment sur ma musique et ça c'est dingue. Quand tu vois que les personnes se marient quelques années après, c'est incroyable. Je trouve ça beau.

Qu'est-ce que vous envoyez valser ?
Je râle pas mal mais je n'envoie jamais rien valser physiquement.

La dernière fois que vous l'avez mise en sourdine ?
Je ravale de temps en temps ma fierté, quand j'ai tort. Je la mets souvent en sourdine quand je vois qu'autour de moi, c'est pire. La dernière fois, j'étais au Danemark pour un festival, et je voyais que l'organisation était un peu chaotique. J'ai préféré ne rien dire plutôt que d'en rajouter une couche. 

La dernière fois que vous vous êtes réveillé en fanfare ?
Ce matin. J'étais à bloc !

Une musique qui adoucit les moeurs ?
Miss you de Trentemoller. Une de mes musiques préférées qui me calme. Ou Love like a sunset de Phoenix.

Panorama, premier album de Møme, Mercury