Hein Cooper, la folk à l’état pur

Son premier album était très attendu. Avec The Art of Escape, l’australien Hein Cooper s’impose comme l’un des chanteurs de folk/pop les plus prometteurs. Nous l’avons rencontré.

Hein Cooper, la folk à l’état pur

Il était une fois, un jeune australien nommé Hein Cooper. A l'adolescence, il délaisse les planches de surf pour se lancer dans la musique comme l'un de ses amis. C'est la révélation. La guitare devient rapidement son instrument fétiche et la plume lui permet d'écrire et composer ses propres mélodies. Dix ans plus, Hein Cooper enchaîne les concerts, quitte son Australie natale pour le Canada et y enregistre son premier album The Art of Escape. C'est à l'occasion de la sortie de celui-ci que nous l'avons rencontré. Coiffé d'un béret foncé dévoilant quelques mèches blondes, Hein Cooper en impose avec ses presque 2 mètres de hauteur. Rencontre avec un artiste (déjà) accompli.

The Art of Escape, Hein Cooper © Naive Records

La musique a-t-elle toujours fait partie de votre vie ?
Mes premiers souvenirs remontent à l'âge de 5 ans. Ma mère avait installé un piano chez moi et, tous les soirs, elle nous jouait la Sonate au Clair de Lune de Beethoven. Ce n'est que vers 14 ans que j'ai commencé à jouer de la guitare. Un ami de lycée en avait acheté une et j'ai voulu faire pareil. On jouait les mêmes musiques mais finalement, il a arrêté et j'ai continué. Ce qui était juste un prétexte pour le copier est vite devenu une passion pour moi.

Quand avez-vous commencé à écrire vos propres chansons ?
Quelques mois après avoir commencé la guitare. C'est venu assez spontanément. Un peu comme le surf : tu exprimes ce que tu ressens, sans prise de tête. C'est naturel.

Où puisez-vous l'inspiration ?
Principalement dans la nature. Quand j'écris, quelque chose au plus profond de moi s'exprime. Cela vient aussi bien de la nature que de l'univers qui m'entoure. Ecrire dépend de mon humeur, il faut que je ressente le besoin d'exprimer quelque chose. C'est une sorte d'exutoire.

Parlez-moi de The Art of Escape, votre premier album.
L'album a été enregistré à Montréal en 2014 par Marcus Paquin et moi. C'est un peu particulier car les musiques présentes sur l'opus sont jouées en concert depuis quelques années. Je voulais développer mon interprétation en live avant d'enregistrer un album en studio. Ça faisait sens de le faire dans ce sens-là, ça m'a permis de le mûrir.

Quel est votre style musical ?
Mon style évolue constamment. Au début, c'était surtout de la folk et, au fur et à mesure, cette folk s'est transformée en pop.

Vous serez sur la scène du Point Ephémère le 11 mai. Que ressentez-vous lorsque vous jouez en France ?
C'est très excitant. J'adore la France, je parle même un petit peu français ! J'ai été à Nantes un week-end et c'est incroyable ! La France, sa culture et sa langue sont complètement différentes de l'Australie. Je suis inspiré quand je joue ici, c'est un lieu plein d'énergie.

Quel est votre plus beau souvenir de concert ?
Au début, je jouais dans des petits bars à Sidney en Australie. Je faisais 3 sessions de 45 minutes par soirée et ce, plusieurs fois par semaine. Le fait de jouer dans des endroits confinés pour un public qui n'est pas forcément là pour toi est très libérateur. Je pouvais jouer ce que je voulais, c'était génial.  

Qu'est-ce que vous écoutez au quotidien ?
Je suis un grand fan de musique rap mais j'adore aussi Radiohead, Ben Howard… J'écoute aussi les classiques comme Pink Floyd, Steely Dan ou The Doobie Brothers. Je ne suis pas difficile : tant que c'est bien, j'aime bien.

Avec quel(s) artiste(s) aimeriez-vous collaborer ?
C'est une très bonne question (il réfléchit). Avec un super bon producteur de musique électro. J'adorerais enregistrer un album avec un producteur qui aurait la même sensibilité que moi envers mon style musical, mais qui y apporterait une touche électro.

Vous avez repris Runaway de Kanye West. Pourquoi ce titre ?
J'adore Kanye West et cette chanson m'a immédiatement parlé. A chaque fois que je l'écoute, elle me touche. Cette chanson, c'est moi. Je l'ai jouée comme elle me venait.

Une chanson que vous n'assumez pas de chanter en ce moment ?
Creed, ce groupe de rock américain qui chante un peu de manière rocailleuse et sirupeuse. Ça te reste dans la tête. J'adorerais chanter comme ça, comme un idiot sur scène !

Où vous voyez-vous dans 10 ans ?
Vivant, je l'espère (rires) ! Toujours sur scène, c'est sûr.

Une question redondante qui vous agace ?
On me demande souvent si je suis mélancolique car ma musique l'est un peu. Je pense que c'est dû à la peur d'exprimer des sentiments négatifs. La question " allez-vous bien ? " est bizarre, non ? C'est impossible de répondre à cette question. On a des moments de bonheur et d'autres de tristesse mais c'est juste l'histoire de la vie.

La question que vous aimeriez que l'on vous pose ?
Que ressentiriez-vous si je vous donnais 10 millions de dollars ? J'adorerais cette question !