Festival de la BD d’Angoulême : la débandade

Le Festival d’Angoulême, qui récompense les auteurs de bande dessinée, a créé la polémique mardi 5 janvier en dévoilant la liste des artistes sélectionnés... où aucune femme ne figure. Certains dessinateurs, à l’image de Riad Sattouf, ont condamné cette discrimination.

Festival de la BD d’Angoulême : la débandade
© Gally

Le Festival d'Angoulême s'est tiré une balle dans le pied en dévoilant la liste des artistes nommés pour tenter de décrocher le Grand Prix de la bande dessinée. La raison ? La sélection ne comporte aucune dessinatrice féminine. Et pourtant, elles sont nombreuses et existent bel et bien, comme le rappelait déjà le Collectif des créatrices de BD contre le sexisme au mois de septembre dernier. Elles s'expriment aujourd'hui à travers un communiqué."Nous nous élevons contre cette discrimination évidente, cette négation totale de notre représentativité dans un médium qui compte de plus en plus de femmes", écrivent-elles. Une demande qualifiée de "légitime" par Pascale Boistard, la secrétaire d'Etat au Droit des femmes.
Dès l'annonce de cette sélection 100% masculine, un appel au boycott du festival a été lancé et certains artistes ont vivement réagi, à l'instar de Riad Sattouf, qui a décidé de se retirer de la compétition, comme il l'a indiqué sur Facebook : "Je préfère donc céder ma place à par exemple, Rumiko Takahashi, Julie Doucet, Anouk Ricard, Marjane Satrapi, Catherine Meurisse (...) Je demande ainsi à être retiré de cette liste, en espérant toutefois pouvoir la réintégrer le jour où elle sera plus paritaire! Merci!". Un bel exemple qui a vite été suivi par d'autres artistes, tels Joann Sfar et Daniel Clowes, avant d'être encouragé et soutenu par des membres du gouvernement comme Marisol Touraine, qui a salué "ce geste solidaire" sur Twitter. La ministre de la Culture Fleur Pellerin a également réagi au micro de France Info : "En tant que femme ça me touche, en tant que ministre de la Culture ça me touche aussi."
Sur les réseaux sociaux, la dénonciation de cette sélection discriminante et sexiste s'organise autour du hashtag #WomenDoBD. Cette nouvelle polémique, honteuse, nous prouve malheureusement que les choses ne sont pas prêtes de changer.

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