Assia Djebar, Immortelle algérienne, est décédée

Assia Djebar, écrivaine et membre de l'Académie française, est décédée à 78 ans, à Paris, après une longue vie de lettres, d'engagements pour le mélange des cultures et pour l'émancipation des femmes. Celle qui avait été pressentie pour le Nobel de littérature laisse un vide profond chez les "Immortels".

L’écrivaine algérienne Assia Djebar, membre de l’Académie française, s’est éteinte vendredi soir, à l’âge de 78 ans dans un hôpital parisien, des suites d’une longue maladie. La romancière sera enterrée dans son village natal de Cherchell, à Alger, selon la radio publique algérienne. Depuis l’annonce de sa disparition, de nombreux hommages se sont fait entendre. Dans un communiqué, le président de la République François Hollande a parlé de cette "grande intellectuelle algérienne", "cette femme de conviction, aux identités multiples et fertiles, qui nourrissaient son œuvre, entre l’Algérie et la France, entre le berbère, l’arabe et le français". Beaucoup ont voulu saluer la mémoire d’Assia Djebar, comme l’ancienne ministre de la Culture Aurélie Filipetti, Pierre Bergé, ou encore l’ancien président du festival de Cannes, Gilles Jacob.
Qui était Assia Djebar ? Cette figure emblématique de la littérature maghrébine d’expression française a publié une vingtaine de romans, témoignages, recueils de poèmes, traduits dans plus de vingt langues. Elle est née le 30 juin 1936 à Cherchell, de son vrai nom Fatima Zohra Imalayène. Sous son nom de plume, elle publie son premier roman La Soif à l’âge de 19 ans. En 1955, elle est la première femme musulmane à intégrer l’Ecole normale supérieure de Paris. Assia Djebar, métissée maghrébine et occidentale, n’a jamais cessé de plaider pour la démocratie, les droits des femmes, l’émancipation des musulmanes et le dialogue des différentes cultures. Cette femme de lettres engagée est lauréate du prix allemand de la Paix en 2000. En juin 2005, elle est élue à la prestigieuse Académie française au fauteuil de M. Georges Vedel (5e fauteuil) et devient une "immortelle"