Le N°5 de Chanel : icône culturelle

Bien plus qu'un parfum, le N5 de Chanel, véritable manifeste et légende, s'exposera au Palais de Tokyo du 5 mai au 5 juin 2013 dans "N°5 Culture Chanel". Après les précédents volets qui se sont tenus successivement à Moscou, Shangai, Pékin et Canton, c'est donc au tour des français de (re)découvrir la permanence des liens entre Chanel et les arts et l'essence artistique, intemporelle et icônique du N°5.

Cette exposition sera construite sur un jeu subtil de correspondances afin de rendre visibles les liens qui rattachent la création du N°5 à son époque et aux courants d'avant garde artistiques d'alors. Pour Jean-Louis Froment, commissaire d'exposition, "Après les expositions génériques de Chine qui livraient l'ADN Chanel, il était intéressant d'approcher ses créations magiques, celles qui traversent les temps et qui vont de Gabrielle Chanel jusqu'à Chanel. Le N°5 n'est pas un parfum mais un objet de culture. Une création moderne qui s'appuie sur une aventure artistique historique". 

Nous sommes en 1921. Gabrielle Chanel respire la 5e proposition d'Ernest Beaux, parfumeur à la cour des tsars. Elle comprend instinctivement qu'elle tient là un futur mythe. Une légende qui sera la quintessence à tout jamais du style Chanel et qu'elle décidera d'ailleurs d'incarner dans la première campagne publicitaire du Harper's Bazaar en 1937. 

HARPER'S BAZAAR
1er Novembre 1937
Gabrielle Chanel photographiée par François Kollar dans sa suite de l'hôtel Ritz à Paris pour la publicité du parfum CHANEL N°5. Pour la 1ère fois, Chanel se met en scène pour promouvoir son parfum.
Photo François Kollar © Ministère de la Culture
Son flacon singulier, qu'elle a voulu sobre, aux lignes nettes et carrées, avec une étiquette presque pharmaceutique, habite le vide crée par la disparition de son cher Boy Capel, magnifique amant victime d' un accident de voiture. Selon Jean-Louis Froment "C'est le manque, l'absence qui conduit sa  création. Gabrielle Chanel a donné forme à son absence d'amour, a sublimé le départ, la part manquante provoquée par la mort de Boy Capel. Elle donne une présence à l'absence de son amoureux et le matérialise par l'immatérialité d'un parfum : le N°5".

Mais bien plus que cela, ce parfum d'une incroyable modernité se nourrit de ses amitiés artistiques. Durant les années 20, des artistes d'avant garde comme Picasso, Cocteau, Apollinaire, Stravinsky, Dali ou Diaghilev  inscrivent chacun leur art dans une nouvelle modernité. Mademoiselle Chanel enracine son parfum N°5 dans cette  liberté artistique. "Ce parfum de femme à odeur de femme" révèle une démarche visionnaire et une modernité absolue : un objet d'art qui échappe au temps...


GUILLAUME APOLLINAIRE
"Reconnais‐toi", poème adressé à Louise de Coligny‐Chatillon 9 février 1915
21,5 x 14,5 cm
Facsimilé
Bibliothèque historique de la Ville de Paris, Paris (France) © BHVP/Roger Viollet
Format de reproduction dans la presse : max 1⁄4 de page 
Avant de découvrir cette exposition, vous traverserez un jardin visible toute l'année 2013 et réalisé par Piet Oudolf, chef de file de la nouvelle vague naturaliste et brillant créateur de la High Line de New York ou du Queen Elizabeth Olympic Park à Londres. Ce jardin inédit sublimera l'évocation poétique du N°5 en jouant sur les hauteurs et les couleurs des essences sélectionnées. Vous pourrez également participer à des ateliers olfactifs.



"N°5 Culture Chanel", du 5 mai au 5 juin 2013 - Palais de Tokyo Paris
13, avenue du président Wilson 75016 Paris
De midi à minuit, tous les jours sauf le mardi