La Voie de l'écuyer - Opus 2012 - chorégraphié par Bartabas et les écuyers de l'académie

L'art équestre ou plus particulièrement l'art du dressage a connu son apogée au XVIIIe siècle : cet exercice doit développer un sens aigu de l'adresse et du courage et devient source de divertissement sous le règne de Louis XIV. Jules Hardouin-Mansart achève en 1683 deux édifices jumeaux , la Grande et la Petite Écurie, fermant la Place d'Armes du Château de Versailles, pour accueillir quelques 600 chevaux du Roi, mais aussi les écuyers, les palefreniers, les musiciens et les pages.

                                                                 Crédit photo Agathe Poupeney

C'est dans ce décor architectural grandiose qu'évolue depuis 2003 Bartabas et son corps de ballet équestre dans la Grande Écurie. "J'ai imaginé une compagnie-école, un laboratoire de création où la notion de travail collectif est le mot d'ordre. Pour moi, il n'y a pas de transmission de savoir équestre sans développement d'une sensibilité artistique", précise-t-il. C'est pour cela que ce dernier opus de la Voie de l'écuyer, qui évolue encore cette année grâce aux progrès des chevaux et à l'expérience des écuyers, propose un véritable ballet équestre.

                                                    Crédit photo Agathe Poupeney

Ce corps de ballet unique au monde propose dans le Manège habillé de bois, de miroirs (clin d'oeil à la Galerie des glaces) et sous la douce lumière d'imposants lustres en verre de Murano, un spectacle unique qui allie création contemporaine, art équestre, appropriation de la tradition et des savoir-faire. Durant 1h30, Carrousel des lusitaniens, criollos argentins à l'escrime, improvisations, sorraias aux longues rênes célèbrent ce corps de ballet unique au monde et surtout l'excellence de cette compagnie-école qui réinvente le spectacle vivant dans une dimension très contemporaine. Les écuyers habillés par Dries Van Noten (pantalon gris, ceinture en soie rayée, vestes de lin vieilli aux couleurs automnales et manches brodées à l'indienne) ainsi que les selleries en cuir clair d'Hermès apportent une touche d'éclat à l'esthétique de l'ensemble déjà proche de la perfection. à voir absolument! (la représentation est suivie de la visite libre des écuries)

Pour rêver encore un peu : 

Alfons Alt et Sophie Nauleau

Actes Sud

49 euros