Le théâtre Le Palace programmait la comédie musicale "Voodoo Burlesque" du 18 au 23 septembre 2012. J'ai assisté à leur dernière représentation et, conquise par les qualités artistiques de la troupe et éblouie par ce spectacle à la fois divertissant et intéressant, j'ai voulu apporter mon témoignage et partager mon expérience avec les lectrices du Journal des Femmes.
Les artistes
Le spectacle
Voodoo burlesque doit son nom aux deux divinités africaines qui se
confrontent dans des danses incantatoires vaudous tout au long de la
pièce musicale et au milieu burlesque du cabaret qui sert de toile de
fond au spectacle.
Ecrit par Christophe Oro et Olivier de la Celle et
mis en scène par Louise de Ville, une artiste bien connue du monde du
burlesque, ce spectacle surprend par la qualité des morceaux chantés, sa mise en scène enlevée et efficace, les prouesses athlétiques des danseurs et danseuses et le professionnalisme des musiciens, chanteurs et danseurs.
La comédie musicale se compose d'une série de tableaux chorégraphiés, chantés et mis en scène sans qu'aucun dialogue n'intervienne. L'histoire est néanmoins facile à comprendre par le jeu explicite des comédiens. Huit comédiens se partagent les rôles principaux parmi lesquels Louise de Ville, charmante burlesqueuse américaine pleine de drôlerie, et Vivi Valentine, non moins piquante et sexy danseuse burlesque australienne. J'ai particulièrement apprécié les prouesses athlétiques de Vanessa Biel en danseuse pole-dance, ainsi que les acrobaties de David Lange qui
est un véritable athlète avec, en prime, un superbe physique de
"Chippendale", ce qui ne gâche rien. Tous deux avec leur plastique
irréprochable et leur forte présence scénique ont, comme disent les
Anglais, "volé le show", c'est-à-dire qu'ils ont "crevé l'écran" ou
plutôt captivé leur audience ! Les rôles principaux sont tenus par Olivier de la Celle dans le rôle de Hans et Rachel Gardner-Smith, tous
deux artistes complets, à la fois chanteurs et danseurs dans la plus
pure tradition de la comédie musicale. A noter, le physique particulier
et le timbre de voix d'Olivier de la Celle qui font penser à David Bowie
et la superbe plastique de Rachel Gardner-Smith doublée d'une voix
sublime. Tous les ingrédients d'un bon show étaient présents dans ce
spectacle !
J'ai également apprécié l'orchestre de jazz, ainsi que les
trois musiciens africains aux percussions. Les deux danseurs africains
jouant les rôles du diable et de la déesse étaient tout
simplement éblouissants dans leurs danses endiablées destinées à
conjurer le sort jeté par l'un ou l'autre.
L'histoire
Dans le prologue,
Kimbiza, un diable africain se mesure à la déesse Kemaya, la
bienveillance et la bonté personnifiées. Un début très manichéen où le
Bien se heurte au Mal. Kimbiza a l'intention de corrompre un jeune couple et de les séparer mais Kemaya veille et fait le pari avec lui de triompher sur le mal et de réunir le couple.L'acte 1 débute à Berlin en 1935 dans un cabaret de luxe aux relents décadents, à l'aube de la trouble période nazie avec un clin d'oeil à la comédie musicale Cabaret avec Liza Minelli. Maria, une jeune métisse, est danseuse dans ce cabaret tandis que Hans, un jeune aristocrate que tout sépare de la jeune femme, tenté
par l'idéologie nazie allemande, chante la promesse d'un avenir radieux
pour le couple. Cependant, Kimbiza va tout faire pour briser ce couple
improbable dont il manie les ficelles comme un marionnettiste
manipulerait des poupées de chiffon.
Maria finira par s'échapper, ne
reconnaissant plus "son" Hans dans ce jeune nazi désabusé et cruel qu'est devenu son amant. Quant à Hans, il finit par sombrer dans la
folie.
L'acte 2 débute à New York
en 1945. On y voit Maria passer une audition dans un club mal famé qui
appartient en fait à Hans, son ancien amant. En découvrant cela, Maria
tente de se suicider et sombre dans le néant quand sa bonne fée, Kimaya, la réveille d'une mort certaine.
Dans l'acte 3 final, Maria
finit pas prendre sa vie en main, triomphe sur Broadway et devient ce
qu'elle a toujours rêvé d'être, c'est-à-dire une artiste célèbre reconnue dans le monde entier.
Finalement,
à la fin de ce conte moderne, le Bien a triomphé du Mal, Kimaya a
vaincu les pouvoirs de Kimbiza et Maria peut enfin être heureuse, elle a
vaincu ses anciens démons.
Ce spectacle, à la fois
baroque, sensuel et envoûtant,
mélange
avec brio musique, chant, acrobaties et numéros burlesques. Dommage
qu'il ait été à l'affiche aussi peu de temps car il méritait une plus
grande audience et une meilleure couverture médiatique. A quand un CD de ce show ? En attendant,
bravo les artistes !
Voici en photos quelques bons moments du spectacle Voodoo burlesque. Les photos de ce lien ont été prises par Hervé Photograff, des photos qui capturent les meilleurs moments du spectacle.https://www.facebook.com/media/set/?set=a.405757102806931.81890.184453454937298&type=1
PS : pour prolonger la magie de ce spectacle, je vous propose de vous rendre le
mercredi 31 octobre 2012 à la Manufacture (bar rock), 42, rue Rochechouart à Paris.
"Venez fêter Halloween à l'Américaine, la plus déjantée et la plus jubilatoire des fêtes outre-Atlantique.
Louise de Ville vous
invite à partager l'humeur festive et délirante de cette soirée
exceptionnelle et gratuite. Venez déguisés, venez joyeux et partagez la
soirée avec les délicieuses et malicieuses
interventions burlesques des Belles du burlesque :
Athena
Tention, Bisous Belette, Cherry Lily darling, Elza Zanzibar, Isabelle
Bize, Lili Godiva, Loulou Champagne, Minnie Valentine, Miss Botero,
Absolute Nikita, Elvira de Bord, Mrs Rose, Froufrou d'Absinthe,
etc."