L’art et l’automobile : des liens insoupçonnés

Le mondial de l’automobile ouvre ses portes le 29 septembre . Profitons de cet événement qui va rassembler plus d’un million de visiteurs pour nous pencher sur les liens tissés au fil du temps entre une industrie et un monde artistique a priori particulièrement éloignés.

L’art comme l’automobile sont des achats passion. les constructeurs automobiles se battent sur le contenu technologique : hier puissance et vitesse, aujourd’hui écologie, consommation et environnement (voitures hybrides, voitures électriques). Ils dépensent d’ailleurs des fortunes pour être les meilleurs sur ces points. Cependant, ce qui l’emporte souvent en entrant dans la concession automobile c’est la ligne, la couleur ou le sentiment que provoque la voiture. Il n’est pas donc pas surprenant que les designers automobile soient des stars. Citons par exemple Laurens Van Den Acker pour Renault, Jean-Pierre Ploué pour PSA ou précédemment Chris Bangle pour BMW, ou encore Walter Da Silva ex Alfa Romeo et aujourd’hui groupe volkswagen. Les équipes de design ont ainsi un pouvoir quasiment illimité dans la conception d’un véhicule. En effet, l’impression, le ressenti mais aussi l’image que le véhicule donne de soi sont des critères fondamentaux de l’achat.
La recherche de la ligne parfaite, de l’innovation, de l’avant-garde expliquent probablement l’attrait et l’investissement de l’industrie automobile dans le domaine de l’art.

À titre d’exemple, la collection de Art Car de BMW confiée régulièrement à un artiste de renom comme récemment  Jeff Koons ou précédemment Calder, signe un engagement de  plus de 40 ans dans l’art par le groupe. BMW France soutient depuis 2 ans la photographie via le financement d’une résidence au musée Nicéphore Niépce. 
Quant à Renault ils sollicitent en 1972 Vasarelli pour réaliser leur logo et continuent leur engagement dans l’art au travers de leur fondation. Citroen pour sa part n’hésite pas à acquérir les droits pour nommer ses monospaces Picasso et ainsi nous transporter dans un monde d’imaginaire, d’innovation et de création.

De temps en temps, les rôles s’inversent et les musées font à leur tour une incursion dans l’automobile: la Jaguar Type E s’expose au MOMA de New-York ou encore les arts décoratifs à Paris accueillent l’exposition des voitures de la collection Ralph Lauren.

La quête du Beau se retrouve dans l’automobile comme dans l’art. Designers et artistes partagent probablement de mêmes inspirations dans leur recherche d’esthétique et d’éternité. L’artiste n’étant pas lié quant à lui à une industrie et à des contraintes matérielles (transporter des personnes et des bagages) et légales il garde la liberté de son support et de son espace et reste libre detransgresser des contraintes sociétales lui permettant ainsi de marquer son temps.

Pour conclure, les parallèles ne s’arrêtent pas là : l’automobile comme l’art a ses collectionneurs, sa côte, ses enchères et ses salons. La différence reste qu’il est malheureusement plus rare de croiser des oeuvres d’art que des voitures tout au long de la journée ... alors à vos galeries et autres musées !