Jane Campion, présidente du 67e Festival de Cannes

Seule femme à avoir obtenu la Palme d'or  (pour La leçon de piano en 1993), Jane Campion est également la première femme réalisatrice à présider le jury du Festival. Les précédentes étaient actrices comme Isabelle Huppert en 2009 ou Isabelle Adjani en 1997.
"Cinéaste majeure et infatigable pionnière" selon les organisateurs, "Jane Campion fait penser aux grands écrivains femmes qui, dans une certaine solitude et dans une grande singularité, ont mené une oeuvre très personnelle qui s'est adressée d'emblée au monde entier", a raconté à l'AFP le délégué général du Festival de Cannes, Thierry Frémaux, en citant Doris Lessing, Marguerite Yourcenar et Anna Akhmatova.
Le président du Festival de Cannes Gilles Jacob se souvient "d'une jeune réalisatrice venue des antipodes" dont le travail "affirmait déjà une belle humanité, un réel univers". Etonnez-vous qu'après tant d'émotions, je l'appelle ma Lady Jane", lâche-t-il en souriant.

Issue d'une famille d'artistes, Jane Campion étudie l'anthropologie puis la peinture avant de se tourner vers le cinéma. Derrière la caméra, elle se fait connaitre par ses très beaux portraits de femmes marginales ou à forte personnalité aux prises avec les carcans de la société. Il y a Ada (magnifique Holly Hunter) dans La leçon de piano, Kay dans Sweetie, son premier long métrage présenté en compétition sur la Croisette en 1989, Jane dans Un ange à ma table en 1990, sans parler de Portrait of a Lady avec Nicole Kidman (1996), ou Holy Smoke avec Kate Winslet en 1999. Son dernier opus en compétition, Bright Star en 2009, racontait les délicates amours du poète romantique John Keats. C'est avec la série télévisée Top of the lake que cette virtuose vient de remporter enfin un véritable succès public et critique.

"Cannes est le pays des stars, des fêtes, des plages et du business, mais on ne perd jamais de vue ce qu'est le festival: une célébration du cinéma comme Art et une célébration du cinéma du monde entier" (...) C'est un grand honneur pour moi que d'avoir été choisie pour être la présidente du jury. Et pour dire la vérité, je suis très impatiente", déclare dans un communiqué Jane Campion qui succède au producteur et réalisateur américain Steven Spielberg."C'est la passion qui rend Cannes incontestable. C'est un lieu mythique et surprenant où des acteurs se révèlent, des films trouvent leurs producteurs et des carrières démarrent. Je le sais: ça m'est arrivé", dit encore cette femme solaire et brillante qui en 1986, alors qu'elle était inconnue, a remporté la Palme d'Or du court-métrage pour "Peel".