Pour le Réconfort : à corps et à cris

Vincent Macaigne passe derrière la caméra pour son premier long-métrage, "Pour le réconfort", et convoque toute son expérience de la scène de théâtre. L'une des nouvelles gueules du cinéma d'auteur français livre une oeuvre brute, engagée et réfléchie. Coup de cœur (et de la tête) !

Pour le Réconfort : à corps et à cris
© UFO Distribution

Synopsis : Pascal et Pauline reviennent sur les terres de leurs parents après des années de voyage, et se retrouvent dans l'impossibilité de payer les traites du domaine. Ils se confrontent à leurs amis d'enfance qui eux, d'origine modeste, n'ont jamais quitté leur campagne. Et à Emmanuel surtout, qui veut racheter leur terrain au meilleur prix pour l'expansion de ses maisons de retraite. Entre les amitiés d'hier et les envies de demain, la guerre aura-t-elle lieu ?

De réconfortant, le premier long-métrage de l'acteur et metteur en scène de théâtre Vincent Macaigne n'a que le nom. Bruyant et saturé de mots et de pensées, le film bouscule et interroge sur le rapport à l'argent, la famille, l'héritage et se fait la caisse de résonance de la fracture sociale et économique en France (et ailleurs). "Le pays est profondément divisé. Et rien ne semble en mesure de pouvoir calmer ça" commente le réalisateur qui a filmé pendant 10 jours sa bande de parfaits acteurs - tous des amis - sans scénario et sans moyen et a mis 4 à 5 ans à monter et financer le film. Une attente, certainement nourrie par l'actualité, qui a maturé le projet et le sens qu'a voulu donner Vincent Macaigne à ces rapports de force tendus et colériques, entre héritiers "aristocrates" désargentés, "bourgeois qui gagnent tout à la sueur de leur front et veulent détrôner les aristocrates" et "prolétaires". Un joli laboratoire d'idées, tant sur le fond que la forme (esthétique mumblecore, image carré, voix-off), qui nous met en ébullition. Tout est bon dans Macaigne.

Pour le Réconfort de Vincent Macaigne avec Emmanuel Matte, Pascal Reneric, Laure Calamy, Pauline Lorillard, Joséphine de Meaux, Laurent Papot (1h31)