Danielle Macdonald, l'énergie queen size

L'Australienne Danielle Macdonald balance ses punchlines et crève l'écran dans "Patti Cake$". Interview d'une actrice épatante, une hip-hop Patti prête à tuer le game.

Danielle Macdonald, l'énergie queen size
© Aarons/Newspix/Shutters/SIPA

Une star est née. Patricia Dombrowski, alias Patti Cake$, 23 ans, rêve de salles de concerts déchaînées sous son flow... mais se réveille dans sa morne vie du New Jersey. Son truc, c'est le rap. Du matin au soir, celle fille solitaire, à la silhouette corpulente et aux traits juvéniles, joue les bada$$ dans un milieu où les femmes n'ont pas leur place. Alors elle trime dans un bar glauque, coincée entre sa grand-mère grabataire et sa mère, choriste déchue et irresponsable. Mais le talent n'attend pas. Patricia slamme avec ses potes Jheri et Basterd et se bat pour percer dans le milieu. A l'image de son personnage, la solide Danielle Macdonald, trop peu connue en France, a tout tenté pour devenir celle qu'elle a toujours rêvé d'être. Avec Patti Cake$, deux stars sont nées.

Le Journal des Femmes : Pourquoi vous dans Patti Cake$ ?
Danielle Macdonald : Le réalisateur m'a contactée après m'avoir vue dans The East, En lisant le scénario, j'ai d'abord été intimidée par le rôle. Je ne savais pas rapper et ça me faisait flipper, mais le script était génial, tout comme l'opportunité que ça représentait, alors j'ai accepté.

Qu'est-ce qui vous a plu chez elle ?
Je me suis identifiée à ses rêves, à son courage, à l'amour qu'elle porte à sa famille malgré leur relation compliquée. J'adore le fait que chaque personnage fasse ressortir une facette différente de sa personnalité. Patti est très éloignée de moi, mais elle représentait un challenge. C'est ce qui m'a convaincue.

Vous avez dû apprendre à rapper et aussi à parler avec l'accent du New Jersey. Qu'est ce qui a été le plus difficile ?
Rapper avec l'accent du New Jersey (rires) ! Les deux demandent déjà beaucoup d'efforts séparément, mais ensemble c'est terriblement difficile. Je suis habituée à prendre l'accent américain pour mes rôles. Rapper était une toute nouvelle compétence à acquérir, surtout que je n'ai pas d'expérience musicale. J'ai commencé à m’entraîner dans mon coin. Je voulais que personne ne m'entende ! Trois mois avant le tournage, le rappeur Skyzoo m'a aidée à prendre confiance, à chopper le beat. J'ai du m’entraîner sur 60 chansons, plusieurs fois par semaine pendant un an et demi !

Danielle Macdonald en Patti Cake$ © Twentieth Century Fox

Patti se heurte au sexisme et au racisme. Cela vous est-il déjà arrivé ?
Croyez-moi, beaucoup de personnes pensaient que je ne trouverais jamais de boulot à cause de mon apparence. Les gens essayent de vous coller des étiquettes, de vous faire douter. Je ne ressemble pas aux actrices qui décrochent les rôles principaux, c'est comme ça. Patti Cake$ a changé la donne. C'est cool de pouvoir raconter une histoire différente. Si vous voulez vraiment quelque chose, il ne faut pas se soucier des critiques.

Vous trouvez que les femmes doivent se battre davantage ?
Dans cette industrie oui, comme dans certains pays… Aux Etats-Unis, en Australie ou même en Europe, on ne réalise pas que le sexisme est encore un vrai problème. Mais oui, on doit se battre plus pour prouver qu'on peut être dans une position généralement réservée aux hommes.

Que pensez-vous de la représentation des femmes au cinéma ?
Ça commence à s'améliorer. On cherche à raconter de nouvelles histoires, on arrête de stéréotyper les femmes, de ne montrer qu'un type de personnage, mais il y a encore du chemin à faire.

Comme Patti, vous avez dû déménager pour réaliser votre rêve…
J'ai grandi dans une toute petite ville où il n'y avait pas grand-chose, à une heure de Sydney. C'est la même chose pour Patti, qui croupit à Jersey alors que New York est à côté et semble impossible à atteindre. Sydney était pas tout proche de moi, mais je savais que j'aurais peu d'opportunités là-bas. Et les Etats-Unis étaient incroyablement loin, mais je savais que j'aurais plus de chances. Ca a marché !

Patti Cake$ adule le rapper O-Z... Qui vous a donné envie de faire ce métier ?
J'ai toujours adoré regardé des films, mais la première série qui m'a obsédée, c'était Alias. Donc je dirais J.J. Abrams. J'aime tout ce qu'il fait. Je regarde tellement de choses différentes que je sens que de nouveaux acteurs ou réalisateurs peuvent m'inspirer chaque jour.

Sentez-vous une différence dans les propositions que l'on vous fait depuis Patti Cake$ ?
Des portes se sont ouvertes et j'en suis totalement reconnaissante ! Ce film va me permettre de travailler plus, c'est génial. Je vais commencer le tournage de Dumplin' dans lequel Jennifer Aniston va jouer ma mère. Et j'ai un autre film en préparation, White Girl Problems, qui m'excite beaucoup…

Patti Cake$, 1h48, au cinéma le 30 août 2017.