Maggie Smith, Lady du cinéma britannique

Dans "The Lady in the Van", au cinéma le 16 mars 2016, Maggie Smith reprend le rôle qu'elle a tenu au théâtre, celui d'une mystérieuse vieille dame qui vit seule, dans sa camionnette. Une nouvelle performance dans la carrière, déjà longue, de cette Lady du cinéma anglais. Portrait.

Maggie Smith, Lady du cinéma britannique
© Sony Pictures Releasing France

Les plus jeunes l'associent à Minerva McGonagall, professeure de Métamorphose dans la saga Harry Potter. Mais à 81 ans, Maggie Smith affiche une filmographie d'une grande richesse et un palmarès tout aussi impressionnant : deux Oscars, trois Golden Globes, six BAFTAS, trois Emmy Awards et un Tony Award. Au cours d'une carrière mêlant répertoire classique et films grand public, tels que Sister Act ou Hook ou la Revanche du Capitaine Crochet, Maggie Smith s'est imposée comme l'une des plus grandes comédiennes du cinéma et du théâtre britanniques.  
Née en 1934 à Ilford, en Angleterre, Margaret Natalie Smith étudie l'art dramatique à Oxford au début des années 1950 avant de décrocher son premier contrat dans la pièce New Faces 56', jouée à New York en 1956. Engagée dans la prestigieuse troupe londonienne du Royal National Theater, elle devient l'une des actrices incontournables de la scène anglaise, interprétant les pièces de Shakespeare, jouant pour Orson Welles, Ingmar Bergman et donnant la réplique à Laurence Olivier. À cette époque, elle apparaît dans quelques productions télé, mais s'éloigne rapidement du petit écran. En 1958, à 24 ans, elle débute au cinéma dans le film Nowhere to Go, de Basil Dearden et Seth Holt. Son passage des planches à l'écran est marqué par des collaborations fructueuses : Maggie Smith tourne avec Elizabeth Taylor et Richard Burton dans Hôtel International, en 1963, pour Joseph L. Mankiewicz (Guêpier pour trois abeilles) ou George Cukor (Voyages avec ma tante). En 1967, elle se marie une première fois avec l'acteur Robert Stephens. Avec lui, elle a deux enfants : Chris Larkin et Toby Stephens, tous les deux comédiens.

Droite malgré les coups durs 

En 1970, Maggie Smith remporte son premier Oscar pour sa performance dans Les Belles Années de Miss Brodie, de Ronald Neame. Quatre ans plus tard, son mariage vole en éclats. Elle se remarie l'année suivante, en 1975, avec le dramaturge Beverley Cross. En 1979, elle obtient l'Oscar de la Meilleure actrice dans un second rôle et le Golden Globe de la Meilleure actrice pour le film California Hotel.
Après un exil au Canada, Maggie Smith retrouve la scène britannique en 1981. Elle multiplie les succès jusqu'en 1999, où elle joue le rôle de Miss Shepherd, dans la pièce The Lady in the Van, écrite par Alan Bennett d'après sa propre histoire. L'actrice est veuve depuis un an : Beverley Cross est mort en 1998, mais elle remonte sur scène, malgré le deuil.
Puis, elle intègre l'univers qui la rendra populaire auprès du grand public. Pendant 10 ans, entre 2001 et 2011, Maggie Smith incarne le professeur McGonagall dans les adaptations cinéma de Harry Potter. Le tournage de la saga n'est pas de tout repos pour l'actrice, à qui on a diagnostiqué un cancer du sein en 2007. Affaiblie par la chimiothérapie, elle n'apparaît pas au casting de l'avant-dernier volet, mais est déclarée guérie après deux ans de traitement. Comme un pied de nez au destin, l'actrice fait son retour à la télévision. En 2010, elle rejoint le casting de la série Downton Abbey, dans laquelle elle interprète la comtesse douairière Violet Crawley, rôle qui lui a valu deux Emmy Awards. En plus de ses nombreux prix, Maggie Smith est également membre de l'ordre de l'Empire Britannique au rang de Dame Commander. Une reconnaissance supplémentaire pour cette Lady qui mérite décidément bien des révérences.