Le Pont des Espions : mission accomplie pour Steven Spielberg
Troisième film historique d'affilée pour Steven Spielberg, après "Cheval de Guerre" et "Lincoln". Avec "Le Pont des Espions", au cinéma le 2 décembre 2015, le réalisateur s'intéresse à la Guerre Froide et prouve, si c'était encore nécessaire, qu'il est définitivement le meilleur quand il s'agit de filmer l'Histoire.
La filmographie de Steven Spielberg est fascinante, à plus d'un titre. D'abord, le réalisateur navigue entre les genres, passant du drame historique au film de science-fiction et à la comédie, avec la même aisance. Ensuite, il n'a pas son pareil pour mêler l'Histoire avec un grand "H" et les histoires, à filmer l'évolution d'un monde dans lequel ses personnages doivent se battre pour exister. C'est le cas dans son dernier film, Le Pont des Espions, au cinéma le 2 décembre.
Après l'esclavage dans Lincoln, la Shoah dans La Liste de Schindler ou la Seconde Guerre mondiale dans Il Faut Sauver le Soldat Ryan, Spielberg filme la Guerre Froide dans son troisième film historique consécutif. Dans ce thriller d'espionnage, "inspiré d'une histoire vraie" selon la formule consacrée, Tom Hanks incarne un avocat envoyé en URSS par la CIA à la fin des années 1950 pour négocier la libération d'un otage américain. Pour cela, il doit défendre un espion soviétique arrêté sur le sol américain. Il est alors confronté à un dilemme : refuser l'offre et manquer à son devoir professionnel, ou accepter au risque de devenir l'homme le plus haï des Etats-Unis.
Parcouru par un suspense maîtrisé, Le Pont des Espions est tout simplement magistral. L'histoire, passionnante – le scénario est signé par les frères Coen – et servie par une photo soignée, est prétexte à souligner les interrogations morales d'un homme droit dans ses bottes. Tom Hanks livre encore une fois une superbe prestation et apporte à son personnage une grande profondeur, prouvant définitivement, si c'était encore nécessaire, qu'il est l'un des meilleurs de sa génération.
