Sidse Babett Knudsen, la force tranquille

Femme de poigne dans la série danoise "Borgen", l’actrice Sidse Babett Knudsen laisse place à la douceur et la compassion dans le prochain film de Christian Vincent, "L’Hermine". Pour son premier film en France, Sidse Babett Knudsen incarne Ditte, une anesthésiste qui va venir chambouler la vie de l’intraitable Michel Racine, président de Cours d’Assises, tombé amoureux d’elle six ans auparavant. Rencontre avec une actrice européenne aussi irrésistible que son accent danois.

Sidse Babett Knudsen dans L'Hermine © Gaumont Distribution

Sidse Babett Knudsen revient à ses premières amours: la France et les Français. L’actrice danoise a passé son adolescence à Paris et vient de tourner son premier film dans notre pays sous la direction de Christian Vincent : "L’Hermine", en salles le 18 novembre.
Connue pour son interprétation remarquée de la Première ministre danoise dans la série "Borgen", Sidse Babett Knudsen incarne ici Ditte qui va se retrouver confrontée à un de ses anciens patients, Michel Racine, président de la cours d’assises de Saint-Omer pour un procès dont elle est jurée. Ditte est le personnage féminin de "L’Hermine" à la fois mystérieuse et réconfortante. Rencontre.

Le Journal des Femmes : Comment êtes-vous venue à la comédie ?
Sidse Babett Knudsen : J’ai toujours rêver d’être actrice sans le dire par peur de faire trop enfantin, à l’époque tout le monde disait vouloir être une rock star. J’ai étudié dans deux Écoles de théâtre en France quand j’avais 18 ans et j’ai retenu que le métier d’acteur est quelque chose de vital pour ceux qui n’envisagent pas autre chose, ce n’est pas aussi nécessaire que quelqu’un qui construit un pont, mais c’est à l’intérieur de soi. Quand je suis retournée au Danemark et que j’ai vu que certains théâtres fermaient, je me suis dit tout de suite 'on fera du théâtre de rue!'. 

Vous êtes attachée à la France ? 
La France fait partie de mon identité, j'y ai vécu pendant six ans. Revenir ici c’est retrouver mon "jeune moi", ma curiosité d'antan, l’effervescence culturelle et puis le fait que Christian Vincent m’a appelée pour le rôle, c’est comme un nouveau départ.

Je vais d’ailleurs bientôt tourner pour le prochain film d'Emmanuelle Bercot. Je n’envisage pas forcément de carrière en France, tout ce qui m’arrive est imprévisible. Jamais je n’aurais cru que la série Borgen ait du succès en France.

Qu’est ce qui vous a plu dans le personnage de Ditte ?
Le personnage de Ditte est volontairement flou parce qu’elle incarne une projection de la femme idéale pour Michel Racine (le Président de Cours d’Assises incarné par Fabrice Luchini, ndlr). Je ne devais donc pas jouer la femme parfaite puisqu’elle est parfaite uniquement aux yeux de Racine. Ditte est une femme bien dans sa peau qui s’entend avec sa jeune fille adolescente et qui adoucit le personnage de Fabrice Luchini en le rendant plus humain.

Que pensez-vous du diktat de la beauté et de l’éternelle jeunesse au cinéma ?
Je pense qu’il existe un cinéma qui privilégie l’apparence, mais cela concerne une minorité de la production dont je ne fais pas partie et qui ne m’intéresse pas. J’aime à penser que les gens ont besoin de voir des histoires d’amours authentiques comme celle de
L’Hermine qui montre un homme et une femme d’âge murs qui se séduisent et se font la cour. L’amour n’a pas d’âge et le cinéma se doit de montrer la femme sous toutes ses coutures : belle, moins belle, féroce, plus humaine … 

© Gaumont Distribution
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