The Lobster : vous prendrez bien une pincée d'absurdité ?

Sélectionné à Cannes, "The Lobster" projette Colin Farrell, Rachel Weisz et Léa Seydoux dans un futur proche délicieusement dérangeant. On vous conseille de ne faire qu'une bouchée de ce homard.

"Celui qui ne voit rien d'étrange n'a jamais regardé un homard en face." En écrivant ces mots, c'est comme si Auguste de Villiers de L'Isle-Adam signait une chronique de The Lobster. A la fois absurde, drôle et noire, cette fable signée Yorgos Lanthimos élève le bizarre au rang d'art.
Dans ce monde semi-imaginaire, les célibataires sont enfermés pendant 45 jours dans un hôtel afin de trouver l'amour, sous peine de se transformer en l'animal de leur choix. Tout y est tellement sérieux et insensé, qu'on meurt d'envie d'exploser de rire, ne serait-ce que pour relâcher la pression accumulée dans l'univers clinique du réalisateur grec. Irationnelle au possible, l'histoire nous donne l'impression d'observer notre société dans un miroir déformant pendant que Colin Farrell, sex-symbol s'il en est, nous fascine en anti-héros mou, sans charisme.
Grâce à sa recette bien rodée, ce homard, aussi fin soit-il, nous reste sur l'estomac comme un bon repas dont on aurait abusé. On se sent lourd, mais on en redemanderait bien.

Regardez un extrait de The Lobster, au cinéma le 28 octobre :

"The Lobster, extrait 1 (VOSTFR)"