American Sniper, dans le mille

On a vu pour vous "American Sniper", avec un Bradley Cooper chargé en testostérone. Avec six nominations aux Oscars, le dernier film de Clint Eatswood s'annonce comme un incontournable de l'année cinématographique. A raison.

Le canon d'un fusil avec, au bout, les yeux acier de Bradley Cooper. Dans le viseur, une femme et un enfant, dangers potentiels pour l'armée américaine. Tirera, tirera pas ? Chris Kyle n'est pas du genre à se poser la question. La Légende, comme ses camarades de combat le surnomment, est réputée pour être le plus grand sniper de l'Histoire des Etats-Unis. C'est dans la poussière irakienne que l'on découvre le parcours de l'American Sniper. Onze ans d'ascension au sein des Navy Seals et un Clint Eastwood très inspiré aux commandes.
Certains reprocheront au réalisateur de ne pas expliquer la guerre, d'omettre une recontextualisation du conflit. C'est justement parce qu'il cherche l'humain dans la lutte armée que Clint Eastwood parvient à nous toucher. Les tribulations de sa machine de guerre et l'unique point de vue de ce soldat permettent de mieux cerner l'absence de sentiment qui règne sur place, les traumatismes du terrain et la difficulté de retrouver une vie normale après avoir vu l'horreur.
D'autres reprocheront au cinéaste de 84 ans d'imposer le sniper en héros et de déshumaniser les Irakiens, abattus comme des personnages de jeu vidéo par l'homme aux 160 victimes. Il est vrai que la caméra ne s'attadre pas sur ce peuple meurtri par la guerre. Eastwood se défend que c'est pour mieux se concentrer sur l'objet du film : Chris Kyle, que l'on ne se permettra pas de juger comme assassin au sang froid ou soldat aveuglé par son patriotisme. Ce que l'on retient surtout, c'est une réalisation magistrale, un Bradley Cooper bluffant et un film de guerre à portée humaine, prenant, angoissant, qui mérite ses six nominations aux Oscars.

Regardez la bande-annonce d'American Sniper, au cinéma le 18 février :

"Bande-annonce VOST 1, American Sniper"