Salon automobile de Detroit 2015 : les voitures du Printemps sont là

Qu'est ce qui peut bien justifier 9h d'avion pour se rendre au salon de l'automobile de Detroit 2015 où il fait moins 15 degrés en plein mois de janvier ?

Ville en faillite. Cité élue la plus dangereuse des Etats-Unis. Localité dont deux des trois piliers (General Motors et Chrysler) étaient en dépôt de bilan en 2008. Telle était encore Detroit il y a peu. Mais le phoenix Motor Town est en train de renaître de ses cendres et a même la banane en ces premiers jour du salon de l'automobile de Détroit 2015. Malgré la neige et le blizzard de janvier. Cette année, la manifestation européenne propose de découvrir, avec plusieurs mois d'avance, ce que sera la scène automobile européenne 2015. Du moins sa version haut de gamme, puisqu'aux US, une voiture chère, c'est un peu comme chez nous, une voiture allemande, ou suédoise, ou, exceptionnellement, italienne. Et comme l'année 2014 s'est achevée sur un score de ventes faramineux de 16,5 millions de voitures vendues Outre-Atlantique, tous les constructeurs d'ici ont pris l'avion vers là-bas avec leurs nouveautés sous le bras. Du moins tous ceux qui sont présents sur le sol américain toute l'année, ce qui n'est plus le cas de PSA et Renault depuis plus de 20 ans déjà. 

 

ford gt 2015
Nouvelle Ford GT : avec un V6 biturbo de 600ch, elle ne devrait pas être taxée de poussive. © ACLAugier

Les voitures du Printemps 2015 au salon automobile de Detroit

Les autres sont tous au rendez-vous et présentent les autos qui vont débouler chez nous au printemps prochain. C'est notamment le cas de la triplette allemande (BMW, Audi, Mercedes) qui dévoile par là ses SUV, par ici des dérivés de modèles existants. Audi a ainsi fait tournicoter sur son podium du North American International Motor Show son nouveau Q7. Rien d'extravagant dans ses lignes, si ce n'est l'immense calandre un peu agressive. Ses 5 m de long et ses 2 tonnes ou presque trouvent évidemment un terrain de jeu rêvé dans les vastes plaines US. Chez le voisin BMW, pour ne pas arriver les mains vides, on a fait dans le maquillage léger. Distinguer la nouvelle série 6 de l'ancienne relève d'un complexe jeu des 7 erreurs. Chez Mercedes, au contraire, on jette tout et on recommence. Son gros SUV ML s'appelle désormais GLE. On en découvre la version coupée à Detroit, même si le terme " coupé " n'a jamais été si mal employé. En fait, il s'agit plutôt d'un concurrent du très imposant BMW X6, auto chouchou des footballeurs qui fuient la discrétion. Un genre qui plaît, et dans lequel Mercedes semble s'engouffrer. Moins tapageur, mais plus que efficace et rigolo à conduire, l'Alfa Romeo 4C est quant à lui un coupé vrai de vrai. Même s'il débarque en Amérique du Nord en version spider, cabriolet en français dans le texte. Avec une température de moins 15 degrés dans les rues de Detroit , on ne saurait soupçonner le constructeur italien de verser dans l'opportunisme. Chez Ford, enfin, dont l'année a été un peu plus morose que chez ses rivaux, on a mis les bouchées doubles pour rattraper le retard. Et il ne devrait pas être très difficile à combler avec la Shelby 350 GT-R. Au programme : moteur V8 et 500 ch sous le capot. Mais la Shelby était attendue, annoncée et commentée depuis des semaines. Alors que personne n'a vu arriver la nouvelle GT. Evidemment, c'est un concept car, même si Bill Ford lui-même a promis qu'elle serait produite en série dès l'année prochaine. Et son dessin sobre mais pas trop, sportif mais pas vulgaire, laisse présager une auto particulièrement réussie. D'autant qu'avec un V6 biturbo de 600ch, elle ne devrait pas être taxée de poussive.
A Detroit cette semaine, la guerre des nouveaux modèles est déclarée. Et c'est un signe de bonne santé.