Interdiction de fumer en voiture : que cache cette sanction ?

Aujourd'hui, la ministre de la Santé Marisol Touraine, a présenté ce son plan national de réduction de tabagisme. L'un des points évoqué est l'interdiction de fumer en voiture en présence d'enfants de moins de 12 ans. L'Association 40 millions d'Automobilistes réagit.

Interdiction de fumer en voiture : que cache cette sanction ?

"Dans les véhicules, l'espace est confiné et les enfants, déjà vulnérables, sont particulièrement exposés au tabagisme passif. La concentration de particules fines est 10 fois plus élevée sur les sièges arrière des véhicules "fumeur", et dépasse de plus de trois fois le seuil moyen admis par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) ", explique le Ministère. Avec 13 millions de fumeurs en France et 73.000 morts par an liées au tabac, "l'équivalent d'un crash d'avion de ligne par jour", se désole Marisol Touraine, il serait temps de réagir. Surtout que, contrairement à d'autres pays européens, la consommation de tabac ne laisse de progresser en France depuis 2005. D'ici 5 ans, le gouvernement souhaite avoir inversé la tendance et fait chuter le nombre de fumeurs de 10%. Un des grands objectifs : "que les enfants qui naissent aujourd'hui soient la première génération sans tabac". D'où diverses mesures dont celle interdisant de fumer dans les lieux publics et dans les voitures. Pour l'Association " 40 millions d'automobilistes ", cette mesure visant à protéger les enfants se justifie sur le fond car il est bien légitime de vouloir protéger la santé des enfants. Mais cette interdiction ne résout en rien le problème du tabagisme passif. " Quelle est donc la différence entre fumer en voiture et fumer dans la maison, s'interroge Pierre Chasseray, délégué général de 40 millions d'automobilistes. Tous les deux sont des espaces privés ! Le Gouvernement veut encore une fois sanctionner les automobilistes sous prétexte que l'on ne peut pas contrôler si les gens fument chez eux ". En réalité, cette nouvelle interdiction risque simplement de mobiliser les forces de l'ordre pour interpeller les véhicules qui seraient en infraction et ils devraient vérifier l'âge des enfants... "Gendarmes et policiers ont d'autres priorités " conclut Daniel Quéro, président de l'association 40 millions d'Automobilistes.