J'ai découvert le karting

Le karting n'est pas une activité réservée aux initiés, ni aux garçons ! J'ai découvert cette activité au Racing Club Cormeilles (95) grâce à la FFSA et je peux vous dire que le kart procure des sensations quel que soit notre niveau. C'est aussi une super idée d'activité pour les enfants.

C'est sous un beau soleil que j'ai eu la chance de m'essayer au karting pour la première fois. Hier avait lieu, comme chaque année, le Rassemblement National des Ecoles Françaises de karting. Et j'étais là, au milieu de 45 élèves issus de 15 écoles. Pendant que les jeunes pilotes de 7 à 11 ans menaient une compétition intense sur une piste de 1.2km, j'ai pris part au challenge entre "adultes" sur la nouvelle piste de 1km du Racing Kart de Cormeilles (RKC) dont le propriétaire n'est autre que le père du pilote de F1 Jean-Eric Vergne.

 

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J'ai appris que le karting se conduisait comme un vélo qui n'aurait pas de frein à l'avant : si on freine trop fort, on dérape.  © ACL

Karting : les règles de base

Pendant le briefing, j'ai appris pas mal de règles de base avant de m'élancer au volant de ma "tondeuse à gazon" de 5 ch (70 km/h max). Déjà qu'il y a deux pédales sur un kart et que chaque pied a son rôle : l'un freine, l'autre accélère. J'ai également appris que le karting se conduisait comme un vélo qui n'aurait pas de frein à l'avant : si on freine trop fort, on dérape. En cas de problème (tête à queue, accident...), on lève la main et on ralentit pour protéger le kart immobilisé. Dernière chose, comme il n'y a pas de rétroviseur, on regarde derrière seulement en ligne droite.
Et me voici installée dans le kart numéro 15, le bidon d'essence entre les genoux. C'est parti pour 5 tours de découverte avant le challenge. Dès le premier tour, j'ai le sourire aux lèvres : un kart, c'est très amusant à conduire. Découvrir les virages, sentir les meilleures trajectoires, freiner et accélérer le volant droit un peu comme une voiture de course mais cheveux - ou plutôt casque - dans le vent, le corps au ras du sol. En revanche, j'ai fait trois tête à queue durant mes essais. Quant à mes temps, ils étaient loin de faire de moi une future championne... Avant le grand départ, j'étais donc un peu stressée. 

Nouveau briefing. Le moniteur félicite les débutants (moi et ma fille de 12 ans) qui s'en sont bien sortis. Je m'en étonne : "Mais vous êtes sûr Monsieur car j'ai tourné en 1.16 mn. J'avais l'impression d'aller super vite mais ce n'est pas terrible comme temps quand même"... Et là, grand soutien des autres compétiteurs plus habitués que moi, dont Roland le pompier ou FX, premier de la classe, hyper à l'aise dans son kart  avec ses baskets bleues qui m'ont doublé au moins trois fois : "C'est normal comme temps pour une première fois. Quant à cette impression d'aller vite, ça fait toujours ça quand on commence. Tu vas voir, tu vas t'améliorer". Au fond de moi, cela m'importait peu de grignoter quelques secondes  parce que même en roulant mal, le plaisir était au rendez-vous. Mais mon âme de compétitrice me titillait pour faire mieux.

 

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Pendant le challenge j'ai appris des tas de choses : notamment, avoir le frein plus léger !  © ACL
Le karting en compétition
L'heure du grand challenge a sonné. C'est parti pour 30 minutes de courses ! Les 18 kartings s'élancent. Je pars en avant dernière position sur la grille... Je décolle sur un rythme de grand-mère qui aurait avalé un pot Belge. Ma stratégie : ne pas prendre trop de risque, ne faire aucun tête à queue et en doubler quelques-uns au fur et à mesure. Je peux vous dire que respirer correctement devient un véritable exercice de style car on est en apnée dans tous les virages, et ces derniers s'enchaînent ! Les bras ou les doigts peuvent également vite se tétaniser. Attention à ne pas être trop crispé sur votre engin (quitte à ressembler à une grenouille élastique qui se dandine dans tous les sens). 
C'est au bout de trois tours et en restant derrière ceux qui venaient -déjà- de me doubler, que j'ai appris des tas de choses : notamment, avoir le frein plus léger ! Suivre des meilleurs que moi m'a aussi permis d'utiliser des trajectoires plus censées pour aller vite. Les types de virage sont si variés, que ce n'est pas si évident de savoir s'il faut partir de l'extérieur ou de l'intérieur. Au final, j'ai vu les quatre premiers me doubler plusieurs fois, notamment FX et ses baskets bleues qui fusait. Mais, bonne nouvelle, j'ai amélioré mon temps de 5 secondes. Ma fille de 12 ans, de 7 secondes. Je vous reparlerai des enfants. Juste rapidement : le kart est vraiment un sport complet et très amusant pour eux. Surtout, ils peuvent se faire instantanément plaisir.
 

 

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 "Le cambouis, les gaz d'échappements... il y a tout un stéréotype installé qui éloigne les filles de ce sport. Très dommage ! Surtout que nous avons des championnes comme Adeline Prudent, par exemple", explique Anthony Abbasse. © ACL
Rencontre avec Anthony Abbasse, champion de France de Karting
Outre la technique, le poids intervient de façon importante. Pour les champions, l'entraînement physique et l'hygiène alimentaire sont essentiels. Anthony Abbasse, 24 ans, 1.78m, 70kg, 9 fois champion de France de karting, connaît bien ce problème. "Sur les petits karts, il y a les mêmes réglages pour tout le monde, mais sur les kartings de compétition, la répartition du poids est très importante. Si l'on est trop lourd, on ne pourra pas en enlever. Si on est trop léger, il faudra rajouter des charges...". Anthony Abbasse qui a débuté le kart à 7 ans, fait du sport trois fois par semaine avec un coach. "Je fais beaucoup de cardio, de rameur et très peu de course à pieds pour ne pas accentuer mes problèmes de dos développés en partie par le kart". Le gainage, le travail de bras et des épaules sont essentiels pour piloter de façon intense. Selon Anthony, il n'y a pas assez de filles qui pratiquent le kart. "Le cambouis, les gaz d'échappements... il y a tout un stéréotype installé qui éloigne les filles de ce sport. Très dommage ! Surtout que nous avons des championnes comme Adeline Prudent, par exemple". Anthony, de la même génération qu'un certain Jean-Eric Vergne, n'a pas souhaité poursuivre dans le rallye automobile ou la F1. "Je me sens bien dans l'univers du kart. Il me correspond. En plus, je gagne ma vie avec, j'ai des sponsors... Et je me fais plaisir ! Que demander de plus ?".
Enfin, pour toutes celles et ceux qui aimeraient faire de la compétition, sachez qu'il existe la Nouvelle Formule Compétition FFSA : la carte Racing Academy qui permet de partir en meeting, de gérer les problèmes de transport, de mécanique, d'hébergement...
 

Les 3 conseils d'Anthony Abbasse pour gagner en vitesse

1/ Concentration maximale
2/ Freiner jusqu'à la limite du blocage
3/ Prendre les bonnes trajectoires
 

Quelques chiffres autour du karting

15 000 licenciés 
250 compétitions par an
Budget : entre 500 et 800 euros par an en loisir / 7000 euros en compétition
 

Pour débuter en karting

Pour celles et ceux qui veulent faire leurs premiers pas en karting (enfants et adultes !), il faut se rendre dans une Ecole Française de Karting (35 en France). Toutes les infos et inscriptions sur  : http://www.ffsa-efk.com/ Des séances d'initiation son également proposées. 
 

Pour la compétition

Et pour les enfants de 7 à 15 ans qui souhaitent ensuite passer à la compétition, c'est le niveau suivant avec la Kart Racing Academy : http://www.kart-racing-academy.com/