19 des 23 tâches domestiques que nous avons
étudiées relèvent principalement
de la responsabilité des femmes. (novembre 2003)
Les résultats de notre enquête sur le
partage des tâches nous ont surpris, pas vous ?
En demandant à près d'un millier de femmes
-dont les trois-quart ont un travail- qui faisait quoi
dans l'intimité de leur foyer, nous savions un
peu de quel côté allait peser la balance...
Mais pas qu'elle penchait si fort !
Sur les 23 tâches que nous avons recensées,
de "qui fait le ménage" à "qui
dépose les enfants à l'école",
19, soit 80%, relèvent principalement de la responsabilité
des femmes ! Pour être plus précis, les
femmes assurent quasi exclusivement le linge (75% de
"c'est moi" ou "c'est plutot moi"
contre 5% de "c'est lui" ou "c'est plutôt
lui"), la cuisine (73% contre 15%), mais aussi
le déplacement des enfants (72% contre 3%) ou
le suivi des devoirs à la maison (73% contre
5%). Alors même que le domaine de l'éducation
des enfants est, parait-il, un de ceux dans lesquels
les hommes s'investissent davantage, comme l'indique
la thérapeuthe Catherine Serrurier (lire
son interview).
Plus étonnant encore, ce sont majoritairement
les femmes qui suivent les finances personnelles du
couple (44%) et elles sont même plus nombreuses
(39% contre 26%) à se taper la corvée
de la déclaration d'impôts.
Les hommes, eux, se distinguent surtout sur les dossiers
du bricolage (78% contre 14%), de l'entretien de la
voiture (66% contre 10%), du jardinage (c'est serré
: 38% contre 25%) ou... du choix du programme TV (30%
contre 20%) !
Enfin les dossiers consensuels, dont la responsabilité
est partagée "à 50-50" sont
le choix des vacances (mais ce sont comme par hasard
plutôt les femmes qui sont chargées de
leur préparation), le choix des sorties, mettre
le couvert (52% des foyers assurent cette noble tâche
de façon équilibrée) mais aussi
faire les courses, activité dans lesquelles l'homme
peut assouvir son vieux fond centrifuge, comprenez davantage
tourné vers l'extérieur...
Ce vertigineux déséquilibre domestique
nous vient de loin comme le rappelle Catherine Serrurier dans
son interview, il est historique, culturel et même
un peu génétique. Mais il est surtout
psychologique : seul un gros tiers des femmes interrogées
considère que ce partage est en leur défaveur,
une majorité (50%) assurant contre toute évidence
qu'il est "globalement équilibré".
Il est vrai que les choses vont en s'améliorant...
lentement : 41% de chanceuses notent que leur compagnon
fait des efforts. Une raison d'espérer. Une autre
sont les témoignages que nous avons recueillis
de Patrick,
Bernard ou Damien : non seulement tous trois trouvent
normal de s'impliquer dans la bonne marche domestique,
mais en plus ils semblent aimer ça.
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Les
résultats complets de l'enquête
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