Nouveaux titres, formules sans cesse renouvelées,
les éditeurs font les yeux doux aux lectrices... Le
marché des magazines féminins est sans cesse
en mouvement, pour tenter de suivre les changements de notre
société et bien sûr pour faire face à
une concurrence de plus en plus féroce.
Une pléthore de nouveaux titres
Rien que l'année dernière, pas moins de
cinq titres ont fait leur apparition dans les kiosques, de
Vivre Plus à Bien dans ma Vie !,
avec plus ou moins de succès.
Cette année a connu la même vitalité.
En février 2003 sortait le premier numéro de
Cocktail (éditions Bauer) : comme son nom l'indique,
le magazine décloisonne les genres. C'est d'ailleurs
la grande tendance : les magazines "haut de gamme"
se veulent de plus en plus pratiques et vice-versa. A part
les hyper-spécialisés, comme Modes et Travaux
ou Top Santé, les magazines cherchent à
épouser au mieux toutes les préoccupations des
lectrices, dont les centres d'intérêt sont évidemment
des plus variés.
En mai dernier, c'était au tour de Prisma
Presse de sortir Shopping, un trimestriel qui décrypte
les "tendances" de la saison. Le titre semble s'appuyer
sur une certaine désaffection de la mode (-7 %
de pages en 2002) au profit du shopping.
Vous avez pu également découvrir
dans les kiosques Inouï, dont le premier numéro
est sorti le mois dernier et qui renoue avec la tradition
du magazine de mode : grandes griffes, photos glamour et rencontres
avec les "happy few" qui font la tendance. Stiletto,
né quelques semaines plus tard, sort avec la même
ligne éditoriale : "la création explorée
dans l'intimité". Rien que ça !
Et ce n'est pas terminé : tous les grands
groupes d'édition (Prisma Presse, Hachette Filipacchi
Medias, Emap, Axel Springer) avouent préparer un féminin
qui va révolutionner le genre. Prisma Presse prépare
pour novembre un féminin prévu à 400
000 exemplaires. Un nouveau magazine féminin indépendant
"sociétal" tentera de lui faire concurrence
avec, pour rédactrice en chef, l'ex-présentatrice
de "Culture Pub" Anne Magnien.
Plus dure sera la chute...
Mais ce grand dynamisme est avant tout la conséquence
d'un marché qui peine à fidéliser ses
clientes. La concurrence est rude et il faut sans cesse créer
ou améliorer les titres pour faire face aux nouvelles
exigences des lectrices. Le choix est donc de plus en plus
important entre des magazines jouant soit la carte de la segmentation
(luxe, cuisine, déco, psycho...) soit au contraire
"l'attrape-tout" pour attirer le plus de lectrices
possibles.
Nombreux sont les magazines contraints de revoir
leur copie pour continuer à être attractifs.
C'est le cas de Maxi, qui a perdu plus de 100 000 lectrices
en deux ans et qui a donc relooké sa maquette l'hiver
dernier.
La désaffection a aussi touché Prima,
qui est passé de plus d'un million d'exemplaires à
un peu moins de 700 000 en cinq ans. Pire, certains titres
ont dû carrément mettre la clé sous la
porte : Vital, du groupe Emap-Excelsior, a vu sa diffusion
baisser de 20 % en 4 ans et a arrêté sa diffusion
fin septembre 2003.
Face à ces difficultés, les suppléments
quasi-gratuits sont les seuls à tirer vraiment leur
épingle du jeu. La suprématie de Version
Femina, diffusé à plus de 3,6 millions d'exemplaires
avec la presse régionale en est la preuve. Madame
Figaro, distribué avec le Figaro du samedi, a su
rester entre 480 000 et 500 000 exemplaires depuis
5 ans. Un mode de diffusion en pleine expansion qui bouleverse
la donne du marché des magazines féminins.
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