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"La mention 'produit fermier' va être prochainement réglementée"  

Entretien avec Marie-Lise Molinier, directrice du Bureau des signes de qualité et de l'agriculture biologique de la DPEI (Direction des politiques économique et internationale), dépendant du Ministère de l'Agriculture.

Pouvez-vous présenter en quelques mots l'objectif de votre bureau ?
Notre bureau s'occupe de tout ce qui relève de la politique en matière d'identification de la qualité et de l'origine des produits alimentaires. Cela concerne les appellations d'origine, les labels, les certifications de conformité et le mode de production d'agriculture biologique. Nous nous occupons également de ce qu'on appelle les mentions valorisantes : "produits de montagne" et "produits fermiers".

Ces dernières mentions sont-elles déjà définies et visibles par le consommateur sur le produit ?
La dénomination "montagne" est déjà définie par des textes et applicable (elle garantit que le produit est originaire d'une aire géographique située en montagne et que sa production respecte des techniques spécifiques des zones de montagne, NDLR). La mention "produit fermier" est plus complexe, il existe pour l'instant des définitions ponctuelles par filière. Par exemple, pour qu'un fromage présente cette mention, il faut qu'il réponde à certaines normes. Notre but maintenant est d'harmoniser les conditions d'utilisation de cette mention pour ne pas tromper le consommateur. Un décret devrait être pris prochainement dans ce sens.

Ce décret mettra-t-il fin aux autres mentions existantes actuellement ?
Non, ce décret ne se veut pas répressif. Il va être réalisé dans un souci de protection du consommateur. Lorsqu'il verra la mention "fermier", celle-ci correspondra bien à un produit fermier, avec tout ce que sous-entend la délivrance d'une telle mention notamment des contrôles stricts en amont...

Il existe donc quatre signes officiels de qualité et deux "mentions valorisantes". Comment se définit la qualité d'un produit ?
Chaque signe a un sens et une qualité spécifiques. En fait, il existe une échelle de qualité. La qualité de base est d'ordre réglementaire (elle intègre en particulier les paramètres d'ordre sanitaire). Tout produit commercialisé doit répondre à cette qualité de base. Une qualité supplémentaire consiste à respecter certains codes de bonnes pratiques dans la filière considérée : il existe par exemple un de ces codes dans la filière de l'élevage. Enfin, si une qualité spécifique à un produit peut être mise en avant (en plus de remplir les deux conditions précédentes), alors le produit peut prétendre accéder à un signe officiel de reconnaissance.

Cette démarche de qualité a-t-elle été modifiée par l'affaire de la vache folle ?
C'est certain et toujours dans le bon sens pour le consommateur. De toute façon, c'est toujours suite à une crise de ce type qu'une amélioration de la qualité et de l'information se fait sentir. L'Appellation d'Origine Contrôlée a elle-même été mise en place suite à une crise dans le monde viticole...

Qui contrôle les étiquettes du type "sans pesticides" sur un produit, sans lien avec les signes officiels ?
Le contrôle de l'étiquetage relève de la DGGCCRF. Si un produit n'a pas de signe officiel de qualité et indique ce genre d'informations, c'est qu'il met en avant une qualité du produit validée par des démarches de validation d'un cahier des charges d'ordre privé. C'est ensuite, lors des contrôles de la DGCCRF, qu'il sera prouvé ou non le bien fondé d'un tel étiquetage.

Vous vous occupez aussi de l'agriculture biologique... Pourquoi les produits issus de cette agriculture sont-ils plus chers que les produits non biologiques ?
L'agriculture biologique a des contraintes de production et de contrôle qui sont plus importantes en terme de temps et de coût. Ne pas employer de pesticides et un certain nombre de produits implique aussi une plus grande technicité, ce qui entraîne parfois une diminution de la productivité. Tous ces éléments se répercutent sur les prix. L'agriculture biologique est encore aujourd'hui dans une phase de croissance, elle ne satisfait pas tous les besoins qui peuvent exister. Compte-tenu des volumes actuels, une baisse des prix immédiate paraît donc illusoire...

DGCCRF : Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes (Ministère de l'Economie, des Finances et de l'Industrie)

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Propos recueillis par Diane Mottez
 
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