Accueil Humanitaire Témoignages
 
Ils se sont engagés près de chez eux ou au bout du monde : leurs récits, leurs conseils  

Bénédicte Bodin, 29 ans, secrétaire générale de l'association "La maison de sagesse"
"Cela fait huit ans que je travaille bénévolement pour l'association La maison de la sagesse, ONG qui aide les enfants du monde (alphabétisation, professionnalisation, développement durable...). Je suis en charge de l'Amérique du Sud et de l'Amérique latine. Je gère et suis au quotidien les missions en cours et je recherche les subventions. Depuis une dizaine d'années, nous avons par exemple mis en place une aide en République dominicaine, à la périphérie de Saint Domingue. On a aidé à construire des salles de classe dans un orphelinat et nous travaillons aussi au niveau de la frontière dans un village de réfugiés haïtiens qui vivent et travaillent dans les plantations de canne à sucre comme des esclaves, dans des camps fermés. Nous essayons de réhabiliter les maisons, de créer un dispensaire, d'apporter des livres..."
"Je m'y suis moi-même rendue il y a quatre ans pour réaliser une mission d'évaluation. Les jeunes avec qui j'ai travaillé sur place m'ont donné énormément de joie, c'était magique de travailler avec eux, car ils vous réapprennent les "vraies" choses, les choses importantes de la vie..."
" Si j'ai un conseil à donner, c'est tout d'abord d'avoir la tête sur les épaules, de ne pas partir pour régler ses propres problèmes. C'est une grande tâche de venir en aide aux autres, alors il faut commencer par être bien dans ses baskets... Sinon, je conseille aussi d'avoir déjà un peu baroudé dans divers pays, car le choc culturel et d'hygiène est très grand : il n'y a souvent pas beaucoup de confort, pas d'électricité... Il faut avoir une grande capacité d'adaptation. Pour résumer, il faut être conscient de là où l'on va et de pourquoi l'on y va..."

Cyprien, 31 ans, titulaire d'un DESS Aide Humanitaire d'Aix-Marseille
"Après un DUT de Génie civile, j'ai acquis une solide expérience professionnelle dans le bâtiment en exerçant au niveau international. Je souhaitais alors donner un peu de mon temps et m'engager dans une mission humanitaire. En 1997, j'ai répondu à une annonce de l'ANPE Internationale qui cherchait un professionnel du BTP pour une mission d'un an en Bosnie. Ensuite, tout s'est enchaîné très vite... A mon retour je me voyais mal rester en France. Je suis donc reparti : Burundi, Kosovo, Congo-Brazaville, République Démocratique du Congo et Macédoine. Entre deux départs, j'ai repris pour un an le chemin de la fac afin d'obtenir le DESS d'Aide Humanitaire Internationale de la fac d'Aix-Marseille."
"Pour moi, la base essentielle de tous ceux qui veulent faire du bénévolat, c'est de savoir être à l'écoute et de ne pas oublier l'humilité dans ses valises. Humilité face à la souffrance des peuples chez qui l'on se rend et humilité vis-à-vis de soi même : on ne sauvera pas le monde..."
"Avant de partir, je conseillerai de bien sûr choisir au mieux son ONG, en fonction du type d'action que l'on souhaite accomplir : une mission d'urgence (à court terme) ou une mission de développement (à long terme). Et à ceux qui sont peu sûrs d'eux, je conseillerais de ne pas s'engager dans une petite ONG. Avec peu de moyens, elle n'offre ni la sécurité ni les conditions matérielles d'une grosse organisation".
"Enfin je dirai qu'il faut préparer son retour. Il est important de se poser les bonnes questions. L'humanitaire ne DOIT pas être une fuite. Il est capital de savoir pourquoi on part puisqu'on ne sait pas dans quel état d'esprit l'on reviendra. Plus vous restez, plus c'est difficile de rentrer et de se réadapter à son ancienne vie..."

Sophie, 23 ans, étudiante en médecine, a distribué des petits déjeuners à des sans-abris pendant deux ans
"Il y a deux ans, j'ai eu l'occasion de pouvoir intégrer une communauté catholique, la communauté de l'Emmanuel, qui s'occupe, entre autres, de distribuer des repas aux sans-abris au sein des paroisses, dans des salles adaptées avec cuisine, table... Régulièrement, chaque dimanche en fait jusqu'à il y a peu de temps, je me rendais dans une de ces paroisses pour aider à accueillir les SDF et leur servir le petit-déjeuner. Et évidemment ça allait plus loin que le simple fait de jouer la serveuse... Nous nous installions avec eux et nous avons appris à nous connaître, à tisser des liens très forts. Nous avons même fêté mon dernier anniversaire ensemble ! Au début, il faut savoir dépasser le stade de la surprise, s'adapter et se donner du temps..."
"Grâce à cette expérience, j'ai complètement aboli certains de mes préjugés, car nous avons réussi à construire une vraie relation humaine enrichissante, alors que beaucoup de choses nous opposaient. Et quand je vois tous les jours tout ce qu'il y a à faire en France, ces petites ou grandes associations de proximité, je me dis pourquoi partir plus loin, alors qu'il y a tant à faire ici ? Nous pouvons rendre des petits services quotidiens sans pour autant bousculer notre vie. Les associations sont très accessibles, elles sont en bas de chez nous. Le conseil que je donnerais à ceux qui veulent se lancer dans l'aventure serait de commencer par se renseigner sur les missions associatives mis en place au sein même de sa ville."

Stanislas, 32 ans, diplômé du Celsa, est parti pendant l'été 1999 à Pristina avec l'ONG AtlasLogistique
"Il y a quatre ans, je me suis engagé dans une mission humanitaire à Pristina. A l'époque, une amie m'avait contacté pour me proposer cette mission d'urgence de trois mois au Kosovo, au sein de l'ONG AtlasLogistique. Au fond de moi, l'envie de m'engager dans quelques chose de concret et d'utile me taraudait depuis longtemps. Cette proposition fut donc la bienvenue".
"Sur place, ma mission était variée. J'ai monté et dirigé une plate-forme logistique humanitaire qui travaillait en appui pour trente ONG. Ma tache quotidienne consistait à mettre en place et à gérer toute la structure administrative et opérationnelle de la base (consignes de sécurité, procédures de travail, comptabilité, circulation de l'info...) Je recrutais le personnel local et je gérais autochtones et expatriés. Il fallait également veiller à la gestion et à l'accueil des convois, maintenir les relations avec les ONG partenaires... Bref je ne manquais pas d'occupations !"
"Personnellement, je trouve que c'est vraiment fabuleux d'apprendre à vivre avec les habitants d'un autre pays. Ce sont des gens qui n'ont pas les mêmes repères, pas les mêmes traditions ni la même vision du monde. Lorsque vous parvenez à créer des liens de camaraderie avec ces personnes, ils vous font découvrir leur culture de manière merveilleuse. Et en situations extrêmes, les hommes sont entiers et donnent parfois le meilleur d'eux-mêmes. Ou montrent le pire... Il est donc nécessaire d'être à la fois ouvert d'esprit et garder une dose de méfiance".
"Si j'avais un conseil à donner aux personnes souhaitant s'engager, ce serait de trouver la bonne ONG, c'est-à-dire celle qui vous correspond, car les intérêts des deux parties ne sont pas toujours compatibles. Il est donc nécessaire de bien se renseigner en se fiant au bouche-à-oreille, à ce que disent les anciens volontaires, au feeling que l'on peut avoir lors de l'entretien... Une fois votre décision prise, il est indispensable d'accumuler un maximum d'informations sur le pays où l'on va se rendre, connaître son type de population, son régime, ses coutumes... Ça vous évitera quelques gaffes..."

 
Sommaire

Les témoignages

Partir loin
En bas de chez soi
Donner, s'informer
Sommaire

Les témoignages

Partir loin
En bas de chez soi

Donner, s'informer
 
Marthe Beaulieu-Camus et Diane Mottez
 
 Suite du dossier : Partir loin
 
 
Tous les dossiers Envoyer à un ami Haut de page