Partir en vacances sans son mec ? Le pied !

Quand on a convenu de vacances séparées, j’ai d’abord été vexée (parce que mon mec a convenu plus que moi). Puis j’ai très vite réalisé que partir sans lui - et avec les copines - avait quelques avantages. La preuve en vingt bonnes raisons.

Partir en vacances sans son mec ? Le pied !
© undefined

J-2, dans ma chambre
Je prépare ma valise sans avoir à faire la sienne.

Jour J, à l’aéroport
Avant d’embarquer avec les copines, on mange des sandwichs en plastique en parlant de la dernière rencontre amoureuse de Mélanie. On ouvre un débat sur le clitoris (ma vie est un éternel débat sur le clitoris), les belles-mères et les papillons dans le ventre des débuts d’histoire. Ça me fait plaisir de discuter avec elles ; quand je dis à mon mec que j’ai encore des papillons après trois ans de relation (qui lui sont dédiés), il me demande toujours de qui je parle.

J+1, midi pile
Les vacances démarrent en trombe. Les deux célibataires du groupe se pomponnent pour partir à la recherche de beaux torses sur la plage. Je n’ai jamais été attirée par les mecs musclés mais je me prends au jeu : moi aussi, j’ai envie de mater et moi aussi, j’ai envie plaire. Tout en sachant que je ne franchirai pas certaines limites, je retrouve la légèreté de mes quinze ans. Ce temps où j’avais tout à conquérir, ignorant les galères.

J+1, sur la plage
Je joue avec l’appli Tinder de Sophie, deux heures que j’y suis, et quand il y a match je saute partout en oubliant que c’est la photo de profil de Sophie, pas la mienne.

J+2, dès le réveil
Mon mec m’écrit pour me dire qu’il va se mettre à la muscu. Il a du pif.

J+2, en prenant mon café
Comme j'en ai aussi, je lui réponds que je me lance aussi dans le muscu des fesses. Il est au Brésil, le pays du bumbum d’acier.

J+3, sur la côte Basque
Les filles sont motivées par un cours de surf. Enfin, davantage par les surfeurs que les vagues. Moi qui aies peur de l’eau, j’accepte. J’accepte pour avoir plein de trucs à raconter à mon mec. J’ai en tête toute une liste d’anecdotes que je suis pressée de partager avec lui.

J+4, en terrasse
On parle d’amour avec les filles et je remarque mon envie de citer mon mec sans arrêt. Charles il est comme-ci, Charles il est comme ça, Charles j’en suis fière, Charles par-ci, Charles par-là. Je réalise combien je l’aime quand il n’est pas là.

J+4, toujours en terrasse
Enfin, je l’aime aussi quand il est là.

J+4, encore en terrasse
Je crois simplement qu’on prend conscience de l’amour qu’on éprouve quand nos sentiments flottent au-dessus de l’absence.

J+4, que je vous précise
(C’est une phrase que j’ai lu sur un profil Tinder).

J+5, les pieds dans le sable
Charles me manque et je rêvasse nos retrouvailles. Je crois que les vacances séparées ont du bon. J’oublie toutes nos dernières disputes (concentrées en une journée chez Ikea, on a cru mourir) et je me dis que c’est le pied de vivre avec lui. En rentrant, j’irai acheter des plantes pour l’appartement, je ferai des Mojito (pas avec les plantes), je serai toujours sympa et adorable. Je suis pleine de bonnes résolutions pour mon couple, je veux qu’il dure.

J+5, avec le portable de Sophie
C’est quand même vachement cool Tinder.

J+6, avant d’aller au restaurant
Je porte le rouge-à-lèvres que Charles n’aime pas (trop cochon), la robe qu’il n’aime pas (trop cochonne à paillettes) et les chaussures qu’il n’aime pas (trop cochonne sur talons). Je suis une vraie cochonne qui s’ignore.

J+6, on commande à manger
C’est presque la fin du séjour et je réalise combien j’ai pris du temps pour mes amies. C’est vrai, la vie de couple me fait moins sortir et c’est vraiment dommage de ne pas profiter de ma bande de filles plus souvent. Je propose qu’on se cale un rendez-vous hebdomadaire.

J+6, les plats arrivent
Mél ne peut pas lundi, elle regarde L’amour est dans le pré avec Thibaut. Anne ne peut pas le mercredi, elle regarde Qui est la Taupe ? avec Simon. Julie ne peut pas le vendredi, elle regarde Koh Lanta avec Karim.

J+6, on mange
Elles sont pires que moi.

J+7, dans le bus
Mon bumbum d’acier et moi reprenons l’avion direction Paris. Charles me manque plus que jamais, à quatre heures de nos retrouvailles. Je suis excitée comme une guêpe qu’on chasse au torchon.

J+7, devant mon mec
Charles est bronzé. Il se tient devant moi, à l’appartement. Il vient tout juste d’arriver aussi. On se regarde d’amour. Très vite, on se saute dessus. Il n’y a pas à dire, partir séparément réveille désir et sentiments. Et ça casse la routine : d’habitude, le samedi après-midi, on digère chez sa mère. Là, on file sous la couette.

© Fotolia