"Femme fontaine, je sais comment faire pour que ça vienne" confie Laura

Au début, elle pensait qu'elle avait juste une lubrification supérieure à la normalité. Mais quand elle a connu Vincent, Laura a compris qu'elle pouvait éjaculer. Ce qu'elle ressent et comment elle a apprivoisé son corps.

"Femme fontaine, je sais comment faire pour que ça vienne" confie Laura
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La première fois c'était il y a 10 ans, avec le père de ma fille dont je suis séparée depuis. J'ai fini dans une petite flaque, mais jamais je n'ai pensé être femme fontaine. La situation s'est reproduite plusieurs fois. On croyait que c'était de la sueur. J'ai pris conscience de ce que je vivais il y a trois ans. J'étais avec un autre homme et j'ai vu, clairement, que j'éjaculais. C'était si franc qu'il n'y avait plus de doute. La contraction était tellement puissante que j'ai expulsé mon mec en même temps (rires). C'était le Graal pour lui. Il venait de trouver le bouton magique et il l'avait actionné "correctement". Un véritable pistolet à eau, nous n'en revenions pas. J'ignorais que le corps d'une femme pouvait faire ça. Je me suis renseignée, j'en ai parlé avec des copines, et j'ai compris que j'étais femme fontaine, même si j'ai du mal avec ce qualificatif : ça ne m'arrive pas à chaque rapport. J'ai connu ça une dizaine de fois dans ma vie.

Une envie irrémédiable d'expulser quelque chose

Je me masturbe depuis mon plus jeune âge et je me connais bien. Pour jouir, j'ai besoin du combo gland du clitoris–vagin. Le soir où j'ai éjaculé pour la première fois, j'avais les jambes en l'air. C'est la position idéale. Et il me pénétrait (avec son pénis). Plus tard, il a utilisé ses doigts, les sensations étaient plus nettes. Clairement, à chaque fois, je sens que tout naît du vagin. Mais je ne parviens pas à identifier de point précis. Contrairement à ce qu'on lit parfois, je ne ressens pas une envie soudaine d'uriner. La différence est franche. J'ai une envie irrémédiable d'expulser quelque chose, oui, mais je ne ressens rien par la vessie. Ce qui m'intriguait, à cette période, c'était de capter pourquoi cette fois-ci et pourquoi Vincent.

En solo, j'ai essayé, mais en vain

Finalement, ce n'était pas lié à mes sentiments pour lui ou à sa façon de s'y prendre avec moi. Il n'y a pas une formule magique à prononcer ou une recette spécifique à suivre. A chaque fois que j'ai éjaculé, l'alignement des planètes devait être le bon. Il faut que je me laisse totalement aller, ça joue énormément. Question d'état d'esprit. Et question de duo : en solo, j'ai essayé, en vain. Alors qu'en couple, je sens, très vite si je suis bien engagée. Dès le début du rapport, l'excitation grimpe vitesse grand V. Si elle stagne, ce qui arrive et fait partie du plaisir, je sais que je n'éjaculerai pas. Il y a l'idée de perdre pied rapidement et d'être embarquée à fond. Pendant le rapport, j'ai en tête que j'aimerais que ça se reproduise.

L'orgasme est au-dessus de l'intense

Pas seulement parce que c'est excitant pour mon partenaire mais aussi parce que l'orgasme est au-dessus de l'intense. Je ressens une montée vers l'au-delà. Je flotte, mes jambes tremblent. Bref, j'adore, mais je sais que rien ne sert de chercher. Quand je n'éjacule pas, quand je ne rencontre pas cette sensation, je prends tout de même du plaisir. Je ne veux pas guetter, je ne veux pas que mon épanouissement sexuel dépende uniquement de ça. Et je ne veux pas – c'est le risque – penser uniquement à moi pendant l'amour, même si les hommes que j'ai connus ont toujours apprécié.