Les sextoys de plus en plus utilisés... à deux

Relégué au fond du placard pendant un temps, le jouet sexuel se fait désormais une place dans le lit des Français, qui avouent l'utiliser volontiers en duo dans une étude de l'IFOP.

Les sextoys de plus en plus utilisés... à deux
© Piotr Marcinski

Une Française sur deux (49%) admet avoir utilisé un sextoy au moins une fois dans sa vie, comme le révèle une étude de l'Institut français de l'opinion publique (IFOP). Une véritable évolution depuis 10 ans, puisqu'en 2007, seulement 9% des femmes avouaient avoir recours à un objet pour se donner du plaisir. Cette enquête, commandée à l'occasion de la Saint-Valentin par Dorcelstore.com, site spécialisé dans la vente de sextoys, réfute de nombreux clichés concernant la pratique. Si cet usage est fréquemment associé à la gent féminine, 47% des hommes avouent également avoir utilisé des jouets coquins, une fois dans leur vie.

Une utilisation assumée

En France, 10 millions d'individus avouent s'être servi d'un joujou érotique au moins une fois au cours de l'année 2016. Un usage qui demeure, cependant, occasionnel.

L'IFOP rapporte surtout que le recours aux sextoys est beaucoup moins associé à la masturbation, encore jugée honteuse et indécente (!). C'est à deux (45%) que les Français aiment se faire plaisir à l'aide d'un petit plus, alors que la pratique solo reste moindre (29%). L'expérience chez les femmes seules (40%) aussi fréquente que celle des femmes en couple (45%).

Femmes célibataires ou engagées dans une relation, lesbiennes ou hétérosexuelles, vierges ou non, elles sont nombreuses à saluer les bienfaits de ces outils. Au total, 65% d'entre elles estiment qu'ils contribuent fortement à leur bien-être sexuel. Selon l'enquête de l'IFOP,  les jouets vibrants tels que les vibromasseurs ont remonté leur cote de popularité auprès des Françaises : 41% d'entre elles les auraient déjà testés et approuvés. La quantité de femmes utilisant des jouets non vibrants est moins importante, mais non négligeable ; 33% n'ont recours qu'à des sextoys plus réalistes ou fantaisistes, tandis que 4% se sont intéressées au plug anal.

La fin progressive d'un tabou 

Si François Kraus, directeur du pôle Politique et Actualité à l'IFOP, pense que Internet a permis une meilleure commercialisation de ces produits à travers la conception de sites de vente en ligne, il estime notamment que les représentations associées aux sextoys ont subi un changement radical.

Si l'achat peut se faire de manière discrète et anonyme sur le Net, des magasins en centre-ville ont ouvert leurs portes à celles et ceux désirant pimenter leurs ébats. Les ventes à domicile, type réunions Tupperware, sont également très fréquentes.

Ce succès serait dû à une prise de recul vis-à-vis de l'image mimétique du sexe masculin ; les jouets érotiques ont adopté une apparence plus élégante et attrayante pour la clientèle. La presse féminine, les blogs, les séries telles que Sex and the City, les films et les bouquins comme Cinquante Nuances de Grey ont contribué à une image favorable du sextoy, démocratisant son utilisation. Notamment placé sous le signe d'une sexualité égalitaire, il présente la norme d'un orgasme partagé dans un couple. Un cadeau parfait, pour se réconcilier avec sa sexualité et son intimité… mal perçue encore en 2017.