Comment (bien) faire une fellation ? Techniques et erreurs à éviter

La fellation est une pratique de sexe "oral" qui consiste à stimuler le pénis de l'homme avec la bouche (principalement mais les mains, surtout les doigts, ont aussi leur rôle à jouer). C'est l'équivalent du cunnilingus chez la femme. Elle peut être réalisée entre homme et femme ou entre personnes de même sexe. "C'est un acte qui permet de donner du plaisir à l'autre et d'en prendre, souligne la coach en sexualité et sexothérapeute Jessica Pirbay. L'idée est de stimuler, s'exciter, sans forcément amener à la jouissance." La fellation se fait plus naturellement en début d'acte sexuel, en guise de préliminaires "mais j'adore que cette pratique soit aussi considérée comme un acte érotique à lui seul" poursuit notre interlocutrice. Comment réussir une fellation ? Que faire ou ne surtout pas faire pour que le plaisir soit au rendez-vous ? Conseils de la coach.

Les principes de base pour une fellation réussie

1. Le consentement : "Il faut qu'il y ait une envie de l'un et de l'autre de faire plaisir et de se faire plaisir" argue Jessica Pirbay.
2. Une hygiène irréprochable : "On prend une bonne douche avant ou on vérifie d'être propre (si l'autre préfère l'odeur des phéromones à celle du savon, ndlr)."
3. Écouter le langage sexuel de l'autre : "Une fellation lente, ça peut être chouette au départ mais ça peut perdre en excitation s'il n'y a pas la vitesse, le rythme et l'attitude qui va avec." Tout dépend de ce qu'aime votre partenaire. Est-il plutôt "bougie, musique douce, lenteur et raffinement" ou "transgressif et animal" ?
4. Poser des questions, lui demander ce qu'il aime : "Chaque homme est différent, on va avoir tendance à faire ce qu'on pense qu'il va aimer par rapport à comment on a été conditionné par nos ex, le porno ou ce qu'on aime recevoir mais c'est une erreur. J'ai des hommes qui me disent "elle ne sait pas faire, elle me fait mal" " témoigne la coach en sexualité. D'où l'importance de poser des questions pour savoir ce qu'il aime, surtout si on vient de le rencontrer : "Il ne faut pas mettre les gens dans des cases, un homme qui semble romantique peut être rebelle au lit et vice-versa. Certains adorent voir le côté sale de la pratique, cracher sur le pénis pendant la fellation peut être très excitant pour eux, alors que d'autres non." Il faut demander sans tabou d'autant que "savoir faire plaisir n'est pas inné, il faut s'adapter".

Techniques : rythme, doigts, salive… les "must" à connaître

Si chaque homme est différent et qu'il n'y a pas de recette miracle pour que le vôtre prenne du plaisir à coup sûr, il y a quand même quelques techniques incontournables à appliquer :

► Prendre du plaisir quand on le fait et lui montrer (il va adorer).

► Aller en douceur au départ avec la langue et accélérer le rythme en variant les sensations avec les lèvres, la bouche… (jamais de va-et-vient mécanique).

► Ne pas ralentir si on veut amener l'homme à la jouissance : "S'il est dans une phase montante, changer de rythme serait un faux-pas" prévient la coach en sexualité. 

► Ranger les dents : "Il ne faut pas mettre les dents lors d'une fellation, soit on met les lèvres et on aspire avec les lèvres, soit on suce et on ne met pas la langue en même temps que les lèvres, soit on lèche uniquement avec la langue et on s'aide des mains de temps en temps."  

"Les femmes veulent faire plaisir mais là l'idée pour que ce soit réussi c'est de prendre son pied en le faisant !"

► Utiliser ses doigts : La fellation doit allier les caresses buccales aux manuelles. Pendant que la bouche caresse, la main peut malaxer les testicules, masturber le pénis (ce qui demande une certaine synchronisation, c'est vrai !). "Beaucoup d'hommes me disent : "Elle n'utilise pas ses doigts donc ce n'est pas assez fort"". Concrètement, l'homme aime avoir la sensation du pénis serré dans la main (sans forcer trop quand même). Les doigts peuvent aussi le serrer à sa base pendant que la bouche stimule le gland pour lui donner des sensations sur l'ensemble de la verge. "On peut (pour les plus à l'aise) mettre un doigt au niveau de l'anus, zone très innervée donc très érogène chez l'homme."

► Avoir une bonne lubrification : "Beaucoup de personnes n'utilisent pas de lubrifiant or une fellation sans que ça glisse bien c'est compliqué et ça peut même devenir irritant. Donc soit on lubrifie le sexe en mettant plus de salive, soit on utilise un lubrifiant à côté" conseille la coach. Il existe des lubrifiants adaptés aux pratiques orales avec des goûts et parfums agréables : "Il ne faut pas hésiter à les utiliser. Des femmes ont parfois du mal avec le liquide pré-séminal qui peut sortir, ça peut générer une gêne ou un dégoût. Le lubrifiant peut vraiment aider." 

► Lui jeter quelques regards de temps en temps.

Et si on a peur de mal faire ? 

Peur de mal faire, d'être maladroite, comparée aux ex… Stop ! "Les femmes veulent faire plaisir et sont beaucoup dans le "donner" mais là l'idée pour que ce soit réussi c'est de prendre son pied en le faisant !" insiste Jessica Pirbay. "Il faut se connecter à son énergie féminine pour donner mais en se faisant plaisir et se donner à soi, laisser libre à sa part sauvage, s'autoriser à être la femme qu'on a envie d'être dans la sexualité."  

Et si on n'aime pas la fellation ?

On n'aime pas, on ne veut pas le faire, on ne le fait pas, cela va de soi. Mais on ne peut nier que "le manque ou l'absence de ce plaisir peut parfois susciter une réelle souffrance pour l'autre, une rupture ou une tromperie" a déjà observé la coach en sexualité.

► Si on a envie d'avoir plus de plaisir en le faisant :

• tester en position 69. "La position du 69 permet de se donner du plaisir en même temps, d'être concentré sur le plaisir de l'autre et le sien, et le fait d'être stimulé excite plus " argue la spécialiste. De plus "le 69 permet de se lâcher parfois plus comme l'autre ne nous regarde pas".
• fermer les yeux pour se concentrer sur ses sensations
• avoir un scénario érotique en tête

► Si on a envie de dépasser son blocage : Passé le problème de l'odeur (si l'autre prend une douche avant), du goût (si on utilise un lubrifiant parfumé ou un produit alimentaire (chantilly…)), d'où peut venir un refus catégorique ? "Le plus souvent, ce sont des personnes qui ont des conditionnements sur la sexualité, des conditionnements où la sexualité est taboue, sale, on passe pour une salope si on fait la fellation, répond notre interlocutrice. Il peut aussi y avoir eu des abus par le passé, le sexe de l'homme est alors considéré comme sale, perverti, intrusif. Il faut dasn ce cas faire un travail de déconditionnement avec un thérapeute car en parler au partenaire peut s'avérer compliqué et faire peur." 

Merci à Jessica Pirbay, coach en sexualité, sexothérapeute, auteure du livre "Puissante et orgasmique" aux éditions Leduc et du site Secret-therapy.fr