Ils ont retrouvé leur premier amour Anne, 63 ans : "Tomber amoureux est aussi une histoire de timing"

Anne, 63 ans, consultante en stratégie, trois enfants

Cette maman de trois enfants raconte comment elle a retrouvé Jean, 32 ans après leur première rencontre.
"Jean est peut-être mon premier amour... révélé 32 ans plus tard ! A l'époque, il n'était qu'un simple ami. Enfin, lui et moi l'avons cru. J'ai 23 ans, lui 27 et déjà, un enfant chacun. Pendant quatre ans, nous travaillons dans la même agence comme rédacteurs, l'un en face de l'autre. On est très complices, on rit beaucoup, surtout quand je filtre ses appels féminins (c'est un séducteur notoire). Puis nos chemins se séparent.
Je gravis les échelons jusqu'à diriger une agence de communication, il devient producteur de films publicitaires. Il nous arrive de déjeuner ensemble, mais c'est purement professionnel. Nous nous perdons ensuite de vue jusqu'à ce fameux dîner chez un ami commun, il y a dix ans. J'ai alors 55 ans et le moral en berne. Mon mari de l'époque vient de faire un enfant à une autre femme, je suis sous le choc avec une seule envie : me terrer chez moi. Je vais quand même à ce dîner en me traînant, habillée comme un sac, pas maquillée.

Devant tout le monde, il me demande mon numéro de téléphone.

J'ironise sur moi-même et cet "enfant dans le dos" qu'on m'a fait, puis je raconte mon opération des paupières par le menu. N'importe quel homme aurait fui. Pas lui.
Devant tout le monde, il me demande mon numéro de téléphone. Je le lui donne en toute innocence. Le lendemain, il m'invite à déjeuner et, soudain, me fait une magnifique déclaration. Il m'a fait rougir pour la première fois en vingt ans ! On s'est trouvé ou retrouvé. Pourtant, nous n'avons pas tellement changé. Avec du recul, nous pensons que nous avons vécu un grand malentendu durant toutes ces années. Il dit que je n'ai pas su voir ses sentiments à mon égard. Sans doute, face à ce collectionneur de femmes je m'étais mis des barrières affectives. Et lui n'osait peut-être pas se dévoiler parce que je l'intimidais et ne montrais aucun signe amoureux. C'est quelqu'un de très orgueilleux !
A ce dîner, c'était la première fois qu'on se voyait tranquillement, sans enjeu professionnel. Je n'étais plus la présidente d'agence, fonceuse, tendue et épuisante, mais une femme avec ses fragilités. Au final, je n'ai aucun regret sur toutes ces années "perdues" : chacun de notre côté on avait des choses à vivre, et moi je devais assouvir mon ambition. Je ne sais pas s'il aurait supporté mon rythme et si moi, j'aurais réussi à ce point dans ma carrière avec une vie amoureuse trop bien remplie. Finalement, tomber amoureux est aussi une histoire de timing".

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