Début d’histoire : mes complexes me bloquent, comment les surmonter ?

On a rencontré Alphonse il y a deux rencards. Et on se l’avoue : nos milliers de complexes (si peu) nous bloquent. On parle moins, on appréhende la première nuit et la prochaine addition (on est à découvert et très mauvaise gestionnaire). Comment surmonter nos complexes afin de donner toutes ses chances à notre nouvelle relation ?

Début d’histoire : mes complexes me bloquent, comment les surmonter ?
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On essaie de s'en foutre
L'exercice n'est pas si compliqué. Il y a un tas de trucs dont on se fout : d'avoir perdu nos post-it et des horaires de notre stagiaire. Comment agit notre cerveau face à ces choses qui nous passent au-dessus ? Il les met dans un coin. C'est pareil pour nos cuisses ou nos cheveux qui gonflent. On peut les mettre dans un coin, leur donner moins d'importance, en partant du principe qu'il n'y a pas mort d'homme pour un poil de trop. Il s'agit de relativiser, de réaliser que personne n'est parfait et surtout, de penser combien cela peut nous gâcher la vie et nous priver d'occasions pourtant réjouissantes au départ (Alphonse). Et si on arrêtait d'être notre propre frein ? Nos complexes sont souvent imaginaires, ou du moins extrapolés. Même quand ils partent d'une réelle source, on a tendance à les amplifier en se créant une image mentale faussée de nous-même. Notre nez est soudainement une patate alors voilà comment une patate nous pourrit la vie. Stop ! On prend du recul, on met notre papate au placard, on prend du bon temps, au moins aujourd'hui, en se disant : "je m'en fous, patate ou pas. Je vais trop loin." Et voilà comment à force de s'en foutre, nos complexes s'allègent, notre tête aussi. Car bien sûr, on ne s'en foutra peut-être jamais vraiment, mais petit à petit, sur cette voie, on arrivera à un mieux : on vivra avec, sans problème.

On pense à ce qu'on a de bien (ça arrive)
C'est vrai, on a des imperfections, des défauts, des trucs qui nous complexent devant l'être (bientôt) aimé : on n'a pas culture générale et faudrait voir notre nez. Oui ben non. On a des dents géniales, des fesses plutôt fermes, on a déjà changé une roue en pleine nuit sur une nationale toute seule et on chante juste. C'est tout bête comme exercice, et ça nous paraît parfois fastidieux, mais s'emparer d'une feuille et d'un crayon, ou de son téléphone, pour noter nos petits exploits, nos grandes qualités et nos atouts physiques, ça fait du bien. Les lister dans sa tête, aussi. Mais les écrire permet de les visualiser, de mieux les cerner, de prendre le recul nécessaire pour les enregistrer et comprendre que ce n'est pas si mal, tout ça. Donc, on se lit, on se relit, avant notre rendez-vous amoureux. 

On prend conscience des (potentiels) complexes de l'autre
L'autre est un être humain, comme nous. L'autre aussi a des complexes. En prendre conscience, c'est faire un bout du chemin pour dépasser les siens. Car au fil de notre découverte, physique et psychique, nous serons deux individus avec nos pires et nos mieux. Nous jouerons sur le même terrain, avec les mêmes appréhensions. Et si elle me trouvait trop poilu ? Trop maigre ? Trop con ? Il se pose aussi ce genre de question, on n'a pas le monopole du doute, il ne manquerait plus que ça. A partir du moment où l'on comprend que l'autre a aussi ses fragilités, on s'attaque presque aux nôtres. Elles sont normales, elles nous équilibreront. Dans six mois, ce sera mes petits seins contre son gros ventre, tiens.

On en parle, on en rit
On peut aussi prendre le parti de se confier afin de dédramatiser. On ne dit pas que l'on a des cuisses horribles, avec une corde au bout du pied, histoire d'en finir. Non, on dit qu'on a trop mangé de burger et que vivement la mode de la betterave. Dès lors qu'on met le sujet sur la table, sans le programmer, mais au détour d'une blague spontanée, l'autre nous trouvera vraie, et c'est une bonne nouvelle : quand on cherche à construire une histoire d'amour, on a plutôt envie qu'elle soit authentique. Avouer ses faiblesses, ses complexes, l'impression que notre travail n'est pas classe, c'est plutôt touchant, finalement. Car oui, nos complexes ne sont pas que des handicaps. Ils sont humains et aident à tisser des relations… humaines.

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