Exit les bad boys, on veut des gentils !

Si un temps le bad boy était partout, c’est désormais sans conteste : le gentil fait son retour et les femmes le demandent. Elles veulent des relations simples avec des hommes bons. D’où vient ce retournement ? Avis d’experts.

Exit les bad boys, on veut des gentils !
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Le bad boy s’en est allé
Leslie est assise dans un café et décide "d’annoncer la couleur" comme si sa révélation allait surprendre : "Je veux un gentil, une belle histoire d’amour avec un vrai gentil." Les yeux de ses amies ne grossissent pas. Pour cause, elles veulent des gentils aussi. Dans leur bouche, en chœur, on entend que c’est "fini le bad boy".
Le voyou a eu son heure de gloire. Longtemps, les femmes ont reconnu lui courir après et c’est comme ça qu'il faisait son beurre. "Les femmes aimaient le bad boy parce qu’il fallait le suivre, le chercher sans cesse, il semblait inaccessible. Le plaisir était dans la transgression", commente Philippe Brenot, psychiatre et thérapeute de couple, auteur de Un jour mon prince... publié aux Arènes. Dans la presse, on pouvait lire moult sujets sur le rebelle de nos cœurs : Pourquoi est-il si attirant ? Pourquoi les femmes ne résistent-elles pas ? Comment se comporter avec lui ? Il était au sommet.

Le gentil a toujours eu mauvaise presse
Le gentil, à côté, était presque ignoré. En fréquenter un, c’était ennuyeux. Le gentil était étiqueté de mou, de mec sans caractère, capable de se faire dominer et écraser. "Les femmes projetaient avec le bad boy une relation idéale, excitante, même exaltante, qu’elles n’envisageaient pas avec un gentil", continue Philippe Brenot. Franck Martin, auteur de Le pouvoir des gentils aux éditions Eyrolles, a toujours été un vrai gentil. "Plus jeune, les femmes ne s’intéressaient pas à moi ! Je ne semblais pas attrayant à leurs yeux" confie-t-il.

Le retour du gentil, c’est maintenant
Le retour du gentil est d’abord une question de maturité. L’image peu valorisante dont il souffre n’est bien qu’une image et les femmes s’en aperçoivent avec le temps. "Elles prennent conscience que les hommes gentils peuvent avoir du caractère, là où on a souvent confondu gentillesse et faiblesse", souligne Franck Martin. Le psychiatre poursuit : "Les femmes s’amusaient peut-être avec des bad boys mais arrive un moment où elles cherchent à construire une relation stable avec le père de leurs enfants. Elles se tournent alors vers le gentil."
Les hommes aussi ont longtemps confondu gentillesse et faiblesse. Pour beaucoup, interdiction de se montrer trop doux au risque de passer pour un garçon trop mou. "Il y a encore quelques années, un homme ne pouvait pas être gentil", explique Philippe Brenot. Comme le dit Franck Martin : "J’ai été élevé en entendant qu’un garçon ne devait pas pleurer, ne devait pas faire son tendre."

La révolution sexuelle est passée par là, les temps changent. "L’homme a fait du chemin, relève Franck Martin. Les hommes accordent désormais avec beaucoup d’équilibre leurs valeurs féminines et leurs valeurs masculines. Ils comprennent qu’ils peuvent s’imposer tout en étant bienveillant et extrêmement doux. Les qualités féminines ne sont pas incompatibles avec les qualités masculines."
Aujourd’hui, hommes et femmes ont compris que la gentillesse n’était pas un défaut. Elle est même au cœur des belles histoires. Franck Martin est ferme à ce sujet et c’est tout l’objet de son livre : le socle d’une relation saine est la gentillesse. Il a longtemps constaté que les réussites, qu’elles soient professionnelles ou affectives, étaient dues à des relations de confiance entre les personnes.

Merci à Philippe Brenot, auteur de Un jour mon prince... rencontrer l'amour et le faire durer, éditions les Arènes.
Merci à Franck Martin auteur de Le pouvoir des gentils, éditions Eyrolles.

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