Valérie Orsoni : "On ne cherche pas la minceur mannequin mais la minceur saine" "Je n'ai jamais accepté d'être malade : ça m'a aidée"

la maladie lui a permis de réfléchir à un nouveau projet : 'my private coach'
La maladie lui a permis de réfléchir à un nouveau projet : "My private coach" © DR

Puis vous avez été touchée par la maladie ?

Ça a duré un peu plus d'un an puis nous avons été rachetés par une autre boîte qui m'a virée en 20 minutes. J'ai pleuré sur un parking de fast food. Aux Etats-Unis, on ne touche pas le chômage donc on ne peut pas se permettre de rester sans emploi. Trois semaines plus tard, j'étais embauchée en tant que vice-présidente d'une autre start up multimédia. C'est à cette période que j'ai commencé à avoir mal à la tête. Le médecin m'a dit que je travaillais trop, que c'était psychosomatique, que j'étais hypocondriaque, etc. Du coup, je n'ai plus osé y aller mais mes douleurs persistaient. Jusqu'au jour où, en voiture, j'ai voulu tourner. Mon cerveau a commandé mais mes bras n'ont pas suivi. J'ai failli avoir un accident. Un ami neurobiologiste a pris peur et m'a emmenée aux urgences où on a découvert une tumeur au cerveau déjà assez développée (de la taille d'une balle de golf).  Elle n'était pas mortelle mais appuyait sur des zones moteur donc il ne valait mieux pas qu'elle grossisse. J'ai appris le même jour que la start up pour laquelle je travaillais devait se séparer d'une partie de son personnel, dont moi. J'étais terrassée ! J'ai commencé par pleurer, ça a duré plusieurs heures. Je me demandais : "Pourquoi moi ?" Puis : "Mince, mon fils, mon mari, ma famille...". Au même moment, j'ai eu de la chance, une étude clinique testait un nouveau traitement. On m'a proposé d'en faire partie. C'était fatigant mais pas dangereux. Au bout de 6 ou 8 mois c'était fini. J'étais tous les jours à l'hôpital. Mon mari savait que j'étais malade mais il ne savait pas exactement de quoi. Je l'ai un peu caché. Il y a des moments où on est plus fort en ne le disant pas et d'autres où c'est l'inverse. Je ne voulais pas me voir finie. J'ai fait l'autruche au niveau social. Je ne sais pas si j'ai bien fait ou non mais je m'en suis sortie, c'est le principal.

"Il me fallait un projet, un exutoire, un autre sujet dans la tête pour éviter de ressasser"

Comment avez-vous vécu cette période ?

Je n'ai jamais vraiment accepté ma maladie, je pensais que ce n'était pas moi. Puis, il me fallait un projet, un exutoire, un autre sujet dans la tête pour éviter de ressasser. J'ai la niaque, je n'ai jamais accepté d'être malade et je pense que ça m'a aidée. Je ne voulais plus courir tout le temps. J'ai donc décidé de créer un site Internet de coaching. Cela faisait des années que je coachais sans le savoir, j'aidais des amis à mincir, à retrouver la ligne, à mieux manger. Je baignais dans la nutrition, la santé et je voyais de bons résultats. Or, je trouvais qu'il y avait beaucoup d'arnaques en la matière et je me suis dit que c'était peut-être ça ma carrière de rêve. Je voulais voir mon fils, passer plus de temps avec lui, ça a joué. Je n'avais pas l'esprit de sacrifice sur l'autel de l'entreprise.

C'est ainsi qu'est né "My private coach" ?

Je n'avais pas de technique, ni de méthode, et encore moins de planning. J'ai d'abord pensé au titre : My Private coach. Il n'était pas pris, j'ai donc créé une SA (Société anonyme, NDLR) dans la foulée, en 10 minutes. Puis une URL. C'est beaucoup plus simple aux Etats-Unis. J'avais donc la boîte mais rien dedans. Une amie m'a aidée à créer une page web, j'ai lu des livres "pour les Nuls" et j'étais bien entourée. Quand je suis sortie de la maladie, j'ai commencé à travailler sur le marketing. J'ai trouvé ma première cliente en 3 jours. Elle m'a appelée alors que j'étais dans le train, je n'avais aucune idée des prix. J'ai donné un chiffre énorme et elle a accepté.

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