Réduction mammaire : opération, photo avant-après, tarifs

Réduction mammaire : opération, photo avant-après, tarifs

La réduction mammaire est une opération de chirurgie esthétique qui vise à réduire le volume des seins tout en réalisant un lifting pour les remonter. Pour une prise en charge par l'Assurance maladie, le volume retiré dans chaque sein doit être au moins de 300 g. Explications du Dr Jérôme Monnier, chirurgien plasticien.

Définition : qu'est-ce qu'une réduction mammaire ?

La réduction mammaire permet d'alléger le volume de seins trop gros causé par un excès de glande mammaire accompagné ou non d'un excès graisseux. L'hypertrophie mammaire est une malformation fréquente qui peut apparaître dès la période pubertaire ou être secondaire, consécutive à une ou plusieurs grossesses, au processus naturel de vieillissement, à la prise et à la variation de poids. Cette hypertrophie est fréquemment associée à un affaissement de la poitrine appelé ptôse mammaire. Si la réduction mammaire consiste à retirer des excès d'amas graisseux, il ne s'agit pas d'une simple lipoaspiration. "On ne se contente pas d'une simple réduction mammaire, explique le chirurgien plasticien. On réalise en même temps un lifting des seins. On ne peut pas se contenter de simplement retirer l'excès de graisse car le sein serait comme vidé et cela ne serait pas joli. D'autant que les seins hypertrophiés sont généralement ptotiques. On réduit donc le volume et on en profite pour remonter le sein. On rééquilibre ainsi la posture du thorax ce qui permet de réduire les douleurs dorsales", explique le Dr Jérôme Monier, chirurgien plasticien. 

Quelles sont les indications d'une réduction mammaire ?

La réduction mammaire est indiquée en cas :

  • de volume excessif des seins,
  • de ptôse (poitrine très basse),
  • de dorsalgies,
  • de douleurs aux épaules ou à la nuque,
  • d'une déformation de la colonne vertébrale due au poids des seins et à la posture qui en résulte,
  • de gêne psychologique importante, avec des difficultés pour s'habiller...

Chirurgie esthétique, la plastie mammaire de réduction peut aussi être considérée comme chirurgie reconstructrice due à la gêne et aux douleurs provoquées par l'hypertrophie.

L'opération de réduction mammaire peut se pratiquer à tout âge.

Quand faire une réduction mammaire ?

L'opération de réduction mammaire peut se pratiquer à tout âge. Chez les jeunes filles, le chirurgien attendra que la patiente ait 17 ou 18 ans environ avant d'opérer, âge où le développement mammaire est achevé. Il est également recommandé d'attendre 6 à 12 mois après la fin de la dernière grossesse pour pratiquer l'intervention. A l'inverse, il n'y a pas de limite d'âge pour une intervention si la patiente ne présente pas de contre-indications.

Comment se passe l'opération ?

L'intervention s'effectue toujours sous anesthésie générale, elle peut durer 2 à 3 heures selon le volume à retirer et le travail de reconstruction à effectuer. La durée d'hospitalisation est d'une à deux journées selon les cas.

  • Le chirurgien plasticien procède à l'ablation de l'excès de glande mammaire, de graisse et de peau. Les incisions varient selon la taille des seins avant l'opération et la taille souhaitée après. Généralement, une incision est faite autour de l'aréole, une autre verticale part de sous l'aréole vers le pli sous le sein. Parfois, une incision horizontale supplémentaire est nécessaire dans le pli sous le sein. Un drain est généralement posé et il est retiré dans les 48 heures suivant l'opération.
  • Il remonte et réduit l'aréole.
  • Le mamelon est lui aussi remonté.

Il est très fortement conseillé d'arrêter le tabac un mois avant et un mois après l'opération en raison du risque de nécrose.

Quel volume perdu ?

Il n'y a pas de minimum ni de maximum de volume à retirer. Toutefois, pour une prise en charge par l'Assurance maladie "le volume retiré dans chaque sein doit être au moins de 300 g" souligne le Dr Monnier. Les  premiers résultats seront appréciables rapidement et le résultat définitif apparaît au bout de 2 à 3 mois quand les œdèmes sont résorbés et que la peau a retrouvé son élasticité.

Photos avant-après

photo réduction mammaire
Réduction mammaire © David Picovski
réduction mammaire
Réduction mammaire © David Picovski

Quelles sont les douleurs à craindre ?

"Il ne s'agit pas d'une opération douloureuse, assure le chirurgien plasticien. C'est en tout cas moins douloureux qu'une augmentation mammaire car le travail se situe en avant du thorax et des muscles." En terme de sensibilité tout est fait pour la maintenir : "On utilise des lambeaux porte-mamelons neurovasculaires pour préserver la sensibilité. Et dans 90 % des cas, c'est le cas", explique le spécialiste. 

Un soutien-gorge de contention après ?

Après l'opération, la patiente doit garder un pansement est posé environ 48 heures. "Le port d'un soutien-gorge de contention post-opératoire pour protéger de la poitrine est également prescrit pendant un mois. Il faut le porter jour et nuit" explique le Dr Monnier. Ce soutien-gorge type brassière de sport assure une bonne contention, aide à la cicatrisation et limite les petites douleurs post-opératoires.

Réduction mammaire et grossesse

Il est préférable d'effectuer la plastie de réduction mammaire une fois toutes les grossesses achevées, afin de ne pas entraver le résultat esthétique. Néanmoins, une grossesse est toutefois possible après une intervention. Il faut savoir qu'un allaitement n'est pas garanti totalement, compte tenu du déplacement de la plaque aréolo-mamelonnaire lors de l'intervention et du retrait de glande qui aura pour effet de sectionner les canaux galactophores (canaux qui apportent le lait). La possibilité d'allaiter dépendra, de ce fait, de l'importance de la ptôse à traiter et de la quantité de glande à retirer.

La réduction mammaire peut être prise en charge par la Sécurité sociale si le volume enlevé est d'au moins 300 g dans chaque sein.

Tarifs et remboursement par la Sécurité sociale

La réduction mammaire peut être prise en charge par la Sécurité sociale si le volume enlevé est d'au moins 300 g dans chaque sein. Le prix quant à lui dépend "des honoraires du chirurgien, de son secteur d'activité, des tarifs de la clinique, des frais hospitalisation. En secteur 1, en hôpital, l'opération peut être totalement prise en charge. En secteur 2, les compléments d'honoraires peuvent être pris en charge par la mutuelle. En secteur 3, il n'y a pas de prise en charge. Les tarifs sont variables, mais démarrent autour de 2 000/2 500 €" estime le Dr Monnier.

Combien de temps de convalescence ?

Les douleurs consécutives à l'intervention sont de faibles à modérées et s'estompent avec la prise d'antalgiques classiques. La convalescence est d'environ une semaine selon la profession effectuée et la reprise du sport n'est pas conseillée avant la cicatrisation totale, soit environ un mois après l'intervention. Si des troubles de la sensibilité au niveau de l'aréole peuvent survenir, ils sont normaux et transitoires. Ils s'estomperont au fil des semaines.

En plus du soutien-gorge de contention, de la prescription d'antalgiques, un traitement préventif de la thrombose veineuse est prescrit pendant 8 jours, pour limiter les risques de phlébite. Parmi les risques possibles, on compte :

  • l'hématome précoce (phénomène hémorragique) qui peut nécessiter une nouvelle intervention chirurgicale visant à l'évacuer.
  • la nécrose de l'aréole (très rare) : augmentée par certains facteurs de risques (tabac).
  • l'infection (peut nécessiter la prise d'antibiotique, ou une seconde intervention) et les complications thrombo-emboliques (phlébite, embolie pulmonaire).
  • des écoulements temporaires au niveau des seins (liés à la fonte graisseuse).
  • une mauvaise cicatrisation, pouvant laisser des cicatrices élargies et pouvant nécessiter une reprise chirurgicale/ou la pose de pansement siliconé.

Avec un chirurgien plasticien expérimenté, ces complications sont rares, de même que les risques d'asymétrie résiduelle, d'insuffisance de correction ou au contraire d'hypercorrection. Pour trouver le bon praticien, "il faut se référer aux sites des sociétés savantes comme la SOFCEP, l'ISAPS" conseille le Dr Jérome Monnier.

Merci au Dr Jérôme Monnier, chirurgien plasticien.

Autour du même sujet