Mon coiffeur, mon psy Mon coiffeur, mon psy : L'avis d'Hervé Magnin, psychothérapeute

Hervé Magnin, psychothérapeute cognitiviste-comportementaliste et auteur du livre "La positive solitude" (Jouvence 2010), nous donne son opinion au sujet de la relation coiffeur-client.

Pourquoi les clients considèrent leur coiffeur comme leur confident ?

H.M : D'abord, les coiffeurs n'ont pas le monopole de cette confiance. On retrouve la même dynamique dans les instituts de beauté, dans les lieux confessionnels et, bien sûr, chez les thérapeutes. Après, chez le coiffeur, on s'offre un moment de détente orienté vers la beauté. On y va pour s'occuper de soi. Du coup, cela favorise l'intimité si on trouve une oreille attentive.

D'où cette confiance naît-elle ?

H.M : Ce dont on a envie, c'est d'être écouté. Il y a une double dynamique : d'abord, on extériorise notre intériorité et cela nous fait du bien. Ensuite, il y a un deuxième mouvement : on s'écoute parler et, parfois, on a un retour. Ainsi, une séance coiffure devient un espace pour déverser le trop plein de notre âme.

Quels sont les aspects négatifs de ce type de relation ?

H.M : Si une personne éprouve le besoin de se confier en dehors du cadre de l'intimité (proches, famille etc.), cela signifie que ce qu'elle a chez elle ne suffit pas. En même temps, c'est normal d'avoir plus de facilités à se confier à quelqu'un qu'on ne connaît pas vraiment.

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